Le Groenland perd de la glace sept fois plus rapidement que dans les années 90, selon un nouveau rapport. À ce rythme, plus de 400 millions de personnes seront exposées aux inondations côtières d’ici 2100.
Le Groenland est une île recouverte d’une épaisse couche de glace produite par plusieurs milliers d’années de chutes de neige. Le terrain est escarpé et les côtes sont montagneuses, mais certains glaciers arrivent tout de même à se frayer un chemin vers la mer à travers les fjords.
Le problème, c’est que la glace du dessus est exposée au réchauffement de l’air. La région a en effet connu une hausse des températures de plus de deux degrés Celsius par rapport à la fin du 19e siècle. C’est environ le double du taux de réchauffement moyen mondial.
Parallèlement, la glace qui vient lécher l’océan se retrouve aussi exposée à des températures de l’eau plus chaudes. Ces deux facteurs participent à la fonte de la glace du Groenland.
Une perte de glace effrénée
Et le phénomène s’accélère, en témoigne un nouveau rapport signé par plus de 96 scientifiques. Cette étude combine 26 analyses distinctes pour calculer les changements dans la masse de la calotte glaciaire du Groenland entre 1992 et 2018. Au total, les données de 11 missions satellites différentes ont été utilisées.
La synthèse de tous ces travaux est la suivante : le Groenland perdait en moyenne 33 milliards de tonnes par an dans les années 90. Les derniers relevés suggèrent qu’il en perd aujourd’hui 254 milliards de tonnes chaque année. C’est environ sept fois plus.
Hausse du niveau de la mer
Cette fonte des glaces a forcément des conséquences sur le milieu océanique. Depuis 1992, les chercheurs estiment que la glace fondue du Groenland a élevé le niveau de la mer d’un centimètre. Si rien n’est fait pour tenter de freiner la hausse des températures, le rapport estime que le Groenland pourrait élever le niveau de la mer d’environ 16 centimètres d’ici 2100.
Notez que cette estimation ne prend pas en compte la perte de glace de l’Antarctique, qui est le principal contributeur à la hausse du niveau de la mer.
Cette montée des eaux affecte déjà plusieurs millions de personnes à travers le monde, peut-on lire dans le rapport. Mais, en continuant à ce rythme, les chercheurs estiment que plus de 400 millions de personnes seront affectées d’ici la fin du siècle.
Ce n’est ici qu’une échéance. Une étude publiée il y a quelques semaines a de son côté suggéré que même si nous respectons nos engagements signés dans le cadre des Accords de Paris, le niveau de la mer augmentera d’un mètre d’ici 2300.
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