Le génome du koala décrypté afin de savoir pourquoi ce dernier peut digérer l’eucalyptus

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Des chercheurs internationaux ont percé le mystère du génome du koala, et ont ainsi découvert comment cet animal pouvait se nourrir d’eucalyptus, une plante toxique pour les autres espèces animales. Ces recherches pourraient aider à préserver l’espèce, selon les chercheurs.

Le koala se nourrit abondamment d’eucalyptus, alors que les phénols contenus dans cette plante sont toxiques pour les autres espèces. Une équipe de chercheurs de l’Australian Museum de Sydney a piloté une étude internationale afin d’en avoir plus à ce sujet, et notamment venir à bout d’une question qui restait toujours sans réponse : comment le koala peut-il digérer l’eucalyptus ?

Dans les résultats publiés dans la revue Nature Genetics le 2 juillet 2018, pas moins d’une cinquantaine de scientifiques de sept pays ont décrypté au total 26 558 gènes avec une précision de 95,1 %. Il s’agit d’une précision comparable à celle obtenue dans le cadre du décryptage du génome humain.

Le koala est armé d’un assemblage particulier de gènes codant les protéines de type cytochrome P450, celles-là même lui permettant de digérer l’eucalyptus alors que les phénols contenus dans cet arbre sont dangereux pour les autres animaux. Par ailleurs, le koala est particulièrement vorace et même si ce dernier dort une grande partie de la journée, il peut dévorer sans difficulté un bon kilo d’eucalyptus !

« Cela les a probablement aidés à trouver une niche [écologique] pour survivre. Ils pouvaient compter sur une source de nourriture avec peu de concurrence, les autres espèces ne pouvant pas se désintoxiquer aussi efficacement », a déclaré Rebecca Johnson de l’Australian Museum de Sydney. Cependant, cette « exclusivité alimentaire » est devenue un problème pour le koala, car celui-ci devient vulnérable face à la disparition progressive des forêts d’eucalyptus.

De plus, les populations de koala sont mises à mal à cause d’une maladie sexuellement transmissible, la chlamydia pouvant causer la stérilité, la cécité ou encore la mort. Les chercheurs ont identifié les gènes liés au système immunitaire de l’animal, mais il n’existe toujours aucun traitement. Reste que nous savons aujourd’hui que les risques contamination sont plus élevés au fur et à mesure que les activités humaines grignotent le territoire des koalas, qui sont de plus en plus forcés de vivres davantage rapprochés les uns aux autres.

Véritables animaux emblématiques de l’Australie, les koalas étaient plus de 10 millions avant l’arrivée des premiers colons britanniques en 1788. Aujourd’hui, ils seraient seulement 43 000 selon l’Australian Koala Foundation, ce qui leur vaut d’être classés comme « vulnérables » dans la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).

Sources : Sciences et Avenir – ICI Radio Canada