Le « gène gay » est un mythe, conclut une étude massive

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Il n’existe pas de « gène gay » unique qui motive le comportement sexuel d’une personne, conclut une étude menée sur près d’un demi-million de personnes.

Cette idée, née dans les années 1990, arguait qu’il existait un « gène gay » aussi prévisible que celui déterminant la couleur de nos yeux, ou notre groupe sanguin. La plus grande étude jamais réalisée sur le sujet, menée sur 480 000 personnes, réfute aujourd’hui ce principe, démontrant que le fait d’aimer une personne du même sexe n’est pas défini par un gène unique, mais par un mélange complexe d’influences génétiques et environnementales. Les détails de ces travaux sont publiés dans la revue Science.

« C’est un aspect naturel et normal de la variation de notre espèce, explique Ben Neale, du Stanley Center for Psychiatric Research et principal auteur de cette étude. Cela devrait également soutenir la position selon laquelle nous ne devrions pas essayer de développer des remèdes à l’homosexualité. Ce n’est dans l’intérêt de personne ».

La génétique joue un rôle minoritaire

Pour ces travaux, les chercheurs se sont concentrés sur les profils génétiques de personnes originaires des États-Unis et du Royaume-Uni. Ils ont alors découvert cinq variantes génétiques spécifiques associées de manière significative au comportement homosexuel. Mais une fois combinées, ces variantes expliquent moins de 1 % de l’attirance d’une personne pour son propre sexe. Pour les chercheurs, il existerait donc des centaines, voire des milliers d’autres marqueurs impliqués, que de futures analyses pourraient un jour isoler.

« De ce fait, il est impossible de prédire le comportement sexuel d’un individu à partir de son génome », poursuit le chercheur. L’orientation sexuelle a bien une composante génétique, mais cette composante « ne dépend pas d’un gène gay unique, disent-ils. De nombreux petits effets génétiques répartis dans le génome sont également impliqués ». L’environnement dans lequel une personne évolue au cours de sa vie joue également un rôle. Mais il reste difficilement mesurable.

ll n’y a pas de « gène gay » conclut une grande étude. Crédits : Pixabay

On apprend également que ces cinq variantes génétiques isolées, liées à l’attirance pour une personne du même sexe, se placent à des endroits inhabituels. L’un d’entre eux semble en effet situé dans un segment d’ADN contenant plusieurs gènes liés à l’odorat, par exemple. « Nous savons que l’odeur a un lien étroit avec l’attirance sexuelle, mais ses liens avec les comportements sexuels ne sont pas clairs », note Andrea Ganna, du Massachusetts General Hospital et co-auteure de l’étude. Un autre était associé à la calvitie masculine, ce qui suggère un lien avec la régulation des hormones sexuelles.

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