Récemment, des chercheurs étasuniens ont présenté une pince robotique dont l’objectif final est de récupérer les débris spatiaux qui préoccupent les experts. Or, cette pince est équipée d’un adhésif qui n’est pourtant pas collant.
Une texture adhérente, mais pas collante
Comme nous le rappelions en décembre 2020, l’ESA estime à plus de 34 000 le nombre de débris spatiaux artificiels de plus de 10 cm en autour de la Terre. Ils filent dans l’espace à plusieurs milliers de kilomètres/heure et représentent une menace pour les satellites, ainsi que la Station Spatiale Internationale (ISS). Ce constat qui ne date pas d’hier impulse depuis quelques années la création de concepts divers pour dépolluer l’orbite terrestre. La dernière solution en date est une pince-robot capable de s’agripper à des objets mise au point par une équipe de chercheurs de l’Université de Stanford (États-Unis).
Selon un communiqué du 20 mai 2021, le dispositif s’inspire du gecko, un étonnant lézard capable de suspendre le poids de son corps à un seul de ses doigts ! Selon les chercheurs, la pince robotique n’est pas collante. En revanche, celle-ci adhère fortement aux objets, évidemment à la faveur d’un tir dans la bonne direction.
« La texture est trop fine pour être vue, mais si vous la regardez au microscope, vous verrez une forêt de petits coins pointus et minuscules. Comme le gecko lui-même la plupart du temps, elle n’est pas collante. Mais lorsque vous tirez dans la bonne direction, elle s’accroche et elle s’accroche très fort. Cela nous donne donc un adhésif contrôlable » a déclaré Mark Cutkosky, un des chercheurs du projet.
Quelques tests avant le ménage dans l’espace
Selon les scientifiques, le dispositif a déjà montré sa résistance face aux radiations ainsi qu’aux températures extrêmes que l’on retrouve dans l’espace. Des astronautes l’avaient d’ailleurs déjà fixé aux parois de l’ISS. Plus récemment, la pince a équipé Honey, un des Astrobee de la station pour des tests en environnement de microgravité (voir vidéo en fin d’article). Rappelons au passage que les Astrobee ont vocation à devenir les assistants des astronautes. Néanmoins, ils sont pour l’instant utilisés comme plateforme expérimentale.
La pince des chercheurs de Stanford a par exemple permis de suspendre un Astrobee à un mur. Néanmoins, le premier réel usage que les astronautes devraient en faire concerne la récupération d’outils à bord de l’ISS. Cela permettra d’automatiser un maximum des activités se déroulant dans l’espace. Par la suite, les Astrobee utiliseront la « pince gecko » afin de récupérer des débris spatiaux tels que des antennes et autres panneaux solaires.
Voici des images des tests de la pince robotique à bord de l’ISS :