Selon une étude, l’océan aurait contribué à un réchauffement climatique ayant favorisé l’arrivée de l’Holocène, une époque interglaciaire dans laquelle nous nous trouvons toujours !
L’Holocène est une époque géologique s’étendant sur les 10 000 dernières années, et qui n’est pas terminée. Le début de cette période coïncide avec un réchauffement global de l’atmosphère, et signifie pour l’être humain un cadre de vie prospère avec un climat favorisant l’agriculture et la diversité de la végétation – entre autres.
Comment expliquer ce réchauffement ? Des chercheurs de l’Université de Princeton (États-Unis) et de l’Institut Max Planck (Allemagne) pensent que l’océan en est responsable, comme ces derniers l’expliquent dans leur étude publiée le 30 juillet 2018 dans la revue Nature Geoscience. Pour les scientifiques, un changement de la circulation océanique dans l’hémisphère sud a engendré une énorme fuite de carbone stocké en profondeur. Ce carbone s’échappant vers l’atmosphère aurait alors contribué à une forte hausse de l’effet de serre.
Il faut tout de même savoir que l’océan est un énorme réservoir de carbone, bien plus conséquent que l’atmosphère ! Il aspire en quelque sorte le carbone notamment par le biais des phytoplanctons, qui une fois sans vie coulent en profondeur jusqu’au plancher océanique, ou bien sont susceptibles d’être ingérés par des poissons et autres animaux marins.
Il s’agit d’un mécanisme plus prononcé au niveau des latitudes tempérées qu’en ce qui concerne les pôles. En effet, le dioxyde de carbone est envoyé plus vite dans l’atmosphère, car les eaux profondes remontent plus souvent. Par exemple, l’océan Austral est généralement considéré comme une sorte de fuite dans ce mécanisme d’absorption de CO2 et ce serait ici même, entre 11 000 et 8 000 ans avant note ère, qu’une énorme quantité se serait libérée.
Les auteurs de l’étude sont parvenus à cette conclusion après avoir mesuré les quantités d’isotopes de l’azote contenus dans les structures minérales de différents fossiles d’organismes marins, tels que les diatomées, les foraminifères ainsi que les coraux. C’est ainsi que l’évolution de la concentration des nutriments dans les eaux de surface de l’océan Austral a été reconstituée.
Les chercheurs estiment que cette fuite avait fait passer la concentration en CO2 dans l’atmosphère de 260 à 280 ppm (parties par million). Il peut s’agir d’une augmentation perçue comme minime, compte tenu de la concentration actuelle résultant de la révolution industrielle (400 ppm) et les prévisions pour 2100 (930 ppm). Cependant à l’époque, cette fuite avait joué un rôle important dans la stabilisation du climat.
Sources : EurekAlert! – Futura Sciences
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