Le diamant Hope s’est formé très profondément sous terre

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Le diamant Hope. Source : Wikipédia

L’analyse récente de deux petites pierres précieuses suggère que les célèbres diamants Hope et Cullinan se sont formés à plus de 600 kilomètres de profondeur.

La grande majorité des diamants naturels de la Terre se forment au fond des plaques tectoniques (entre 150 à 200 kilomètres de profondeur), où la croûte rencontre le manteau extérieur de la planète, plus fluide. Certaines de ces pierres précieuses, développées sous des pressions immenses, remontent ensuite vers la surface, suffisamment pour être parfois découvertes.

Le diamant « Hope » et le diamant « Cullinan », deux des diamants les plus célèbres, semblent en revanche avoir connu une histoire différente. Selon de nouvelles recherches, ces deux pierres se seraient en effet développées beaucoup plus profondément.

Plus de 660 km de profondeur

Tous les diamants, formés de cristaux de carbone, présentent diverses impuretés chimiques. Le type de pierre est alors déterminé par les impuretés incrustées lors de son développement. Ainsi, on part du principe que deux diamants du même type se sont probablement formés dans des conditions similaires.

Dans le cadre de nouveaux travaux, présentés à la conférence de géochimie Goldschmidt 2020, les chercheurs expliquent avoir analysé deux diamants moins célèbres.

Le premier est un « diamant bleu de type IIb » de 20 carats, découvert en Afrique du Sud. Le « Hope » (45,52 carats) est une plus grande version du même type de diamant.

L’autre objet étudié est une pierre de 124 carats de la taille d’une noix appelée diamant « CLIPPIR » (pour Cullinan-like, Large, Inclusion-Poor, Pure, Irregular, and Resorbed). Découvert dans le Lesotho, un royaume enclavé dans le territoire de l’Afrique du Sud, ce diamant ressemble, comme son nom l’indique, au Cullinan.

En analysant ces deux pierres, les chercheurs expliquent alors avoir décelé la présence de bridgmanite à l’intérieur. Il s’agit d’un minéral commun retrouvé dans le manteau inférieur, une zone fluide s’étendant à partir de 660 km de profondeur jusqu’au noyau externe liquide de la planète.

Ainsi, la découverte de tels minéraux piégés dans ces diamants signifie que ces derniers se sont cristallisés dans le manteau inférieur.

Partant du principe que ces deux objets étudiés sont du même type que les diamants Hope et Cullinan, cette nouvelle étude suggère alors que les deux grosses pierres sont elles aussi originaires du même environnement.

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Une reproduction à l’identique, en résine, du diamant Cullinan. Crédits : Parent Géry/wikipédia

Un long chemin depuis les profondeurs de la Terre

Le Cullinan, découvert le 26 janvier 1905 dans la mine Premier, située près de Pretoria (Afrique du Sud) n’est autre que le plus gros diamant brut jamais découvert (3 106 carats). Incolore, il a rapidement été fractionné en neuf énormes pierres principales (Cullinan I à IX).

Le Cullinan I (530,2 carats) orne aujourd’hui le sceptre impérial britannique, exposé avec les joyaux de la Couronne britannique à la tour de Londres. Le Cullinan II (317,4 carats) est, de son côté, serti sur la face avant de la Couronne impériale d’apparat, un des autres joyaux de la Couronne britannique.

Les origines du diamant Hope sont en revanche plus floues. Selon la Smithsonian Institution (l’actuelle propriétaire du diamant), il aurait été découvert par des mineurs en Inde, avant d’être vendu au marchand français Jean-Baptiste Tavernier en 1668.

Le Hope serait ensuite passé entre les mains de la famille royale française, de riches collectionneurs britanniques puis d’hommes d’affaires américains, avant de se retrouver finalement exposé au Musée national d’histoire naturelle des États-Unis. À titre d’information, c’est aujourd’hui le deuxième objet d’art le plus visité dans le monde après la Joconde.

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