Le Covid-19 toujours présent dans le corps 5 jours après la mort

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Dans le cadre d’une étude, des chercheurs allemands ont pratiqué des autopsies de victimes du Covid-19. Selon les résultats, le coronavirus serait toujours présent dans divers organes jusqu’à cinq jours après le décès. En revanche, il n’y aurait pas de risque de contamination en raison d’une charge virale trop faible.

Plusieurs organes concernés

Le SARS-CoV-2 (Covid-19) est toujours présent dans l’organisme après le décès. C’est ce qui ressort d’une étude publiée dans la revue Annals of Internal Medicine le 6 mai 2020 et menée par des médecins légistes et anatomo-pathologistes du service de médecine légale du centre médical universitaire de Hambourg-Eppendorf (Allemagne).

L’étude en question consistait à pratiquer des autopsies sur une douzaine de victimes du Covid-19, dont l’âge médian était de 73 ans. Pour ce faire, les médecins ont effectué un scanner associé à une analyse histologique (biopsie) des tissus de différents organes. Ils ont également évalué la charge virale au moyen de la technique Polymerase Chain Reaction (PCR).

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Les meneurs de l’étude ont identifié la cause de la mort, à savoir la présence de caillots sanguins au niveau de la circulation sanguine pulmonaire. Jusqu’ici rien d’exceptionnel car nous savions déjà que ces caillots sanguins étaient responsables d’embolies pulmonaires. En revanche, les médecins ont retrouvé de l’ARN de Covid-19 dans les poumons de chaque patient.

Cependant, d’autres organes étaient concernés chez neuf patients : le pharynx, le foie, les reins et le cœur. Pour quatre d’entre eux, de l’ARN de Covid-19 a aussi été retrouvé dans le cerveau ainsi que dans la saphène interne, une veine de la jambe.

Pas de risque infectieux

L’étude allemande prouve la présence virale post-mortem du Covid-19. En revanche, celle-ci évoque une absence de risque infectieux. Il faut dire que la charge virale est plutôt faible, avec des concentrations inférieures à 4 × 104 copies/ml. Par ailleurs, si l’étude en question n’intègre qu’un faible échantillon de patients, il s’agit bien de la première à avoir effectué une analyse aussi complète.

Rappelons qu’en avril 2020, la présence virale post-mortem du Covid-19 avait déjà été évoquée dans une lettre ouverte à paraître en mai. Selon le document, une personne décédée du Covid-19 a contaminé un médecin légiste à Bangkok (Thaïlande). Alors que le risque n’avait pas été confirmé, des mesures de précaution ont très vite été adoptées lors du traitement des cadavres et des échantillons prélevés.

À la même période, un médecin de l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches avait déjà mené des autopsies. Or, l’expert avait confirmé la présence du Covid-19 sur les corps. Toutefois, l’intéressé avait déclaré que la présence du virus post-mortem ne signifie pas forcément que celui-ci est encore actif.