Le Covid-19 se propagerait-il via la simple respiration ?

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Crédits : Sumisu/Pixabay

Personne n’en est encore totalement certain mais le simple fait de respirer pourrait contribuer à propager le coronavirus Covid-19. La question est encore discutée mais les États-Unis sont sur le point d’encourager les citoyens à porter le masque dans les lieux publics.

Une propagation par gouttelettes microscopiques

Très tôt, le monde a intégré que le Covid-19 se propageait via de « grosses » gouttelettes (postillons) projetées par la toux et autres éternuements. Toutefois, de nouvelles recherches décrites dans un article du magazine Science du 2 avril 2020 sont plus préoccupantes. Il est cette fois question d’une contamination par le biais de gouttelettes microscopiques. Environ mille fois plus petites que les postillons, ces gouttelettes sont évidemment invisibles à l’œil nu. En revanche, aucune des études citées n’apporte une preuve ferme et définitive de ce genre de propagation.

L’article cite une lettre de Harvey Fineberg, membre de l’Académie nationale des sciences américaine. Le document a été adressé à Kelvin Droegemeier, responsable du Bureau de la politique scientifique et technologique à la Maison-Blanche. Autrement dit, il se pourrait bien que très prochainement, le gouvernement des États-Unis oblige les citoyens à porter le masque dans les lieux publics. Avec un bilan de plus de 273 000 cas pour environ 7 000 décès, ce pays cherche à prendre de nouvelles mesures.

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Crédits : Flickr / David Leo Veksler

Si cette hypothèse venait à entrer dans le domaine du certain, ceci changerait évidemment la donne. La distance de sécurité obligatoire entre les personnes est actuellement de un ou deux mètres selon les pays. En effet, les grosses gouttelettes ne voyagent guère plus loin, retombant ensuite sous l’effet de la gravité. En revanche, nous citions récemment une chercheuse du MIT ayant déclaré que plus les gouttelettes étaient petites, plus celles-ci pouvaient voyager loin. Outre leur volume, la vitesse de projection joue également un rôle important. L’intéressée avait évoqué une distance pouvant aller jusqu’à 8,2 mètres !

Deux études alarmantes

Une étude américaine publiée dans le New England Journal of Medicine le 17 mars 2020 parle de minuscules gouttelettes capables de flotter dans les airs plusieurs heures. Or, une seconde étude allant dans le même sens a été citée dans la lettre de Harvey Fineberg. Dans une prépublication sur la plateforme MedRxiv le 26 mars 2020 (en cours de validation), des chercheurs du Centre médical de l’Université du Nebraska (États-Unis) font état de la présence ubiquitaire d’ARN viral dans les chambres allouées aux patients positifs au Covid-19. Dans le cas de 75 % des surfaces testées le virus était présent. Ceci était également le cas d’échantillons d’air récoltés à plus de deux mètres des patients. Toutefois, il faut savoir que les chercheurs n’ont pas trouvé d’éléments infectieux. En effet, le virus était visiblement présent en trop faible quantité.

La lettre citait aussi une dernière étude menée cette fois à Wuhan (Chine). Celle-ci désignait les équipements de protection des soignants, à savoir les blouses et autres charlottes. Une fois enlevées, ces protections contribueraient à « suspendre » à nouveau le virus dans l’air. Là encore, il s’agit d’une étude en cours de validation. En attendant, les suspicions d’une contamination par les aérosols se font de plus en plus grandes. Ceci pourrait surtout expliquer pourquoi le virus se répand finalement aussi vite.