Le Covid-19 pourrait devenir saisonnier, selon un expert américain

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Crédits : TheDigitalArtist/pixabay

À l’instar de nombreux virus, le nouveau coronavirus SARS-CoV-2 pourrait devenir saisonnier, avertit le Directeur de l’institut national américain des maladies infectieuses.

Le nouveau coronavirus continue de traverser les frontières. La pandémie s’est à ce jour propagée dans plus de 170 pays et touche désormais plus de 490 000 personnes dans le monde, dont plus de 22 000 ont perdu la vie. Si la majorité des cas se concentrent dans l’hémisphère nord, de plus en plus de personnes semblent touchées dans le Sud, où l’hiver commence doucement à s’installer. Un comportement viral qui, selon le Anthony Fauci, Directeur de l’institut national américain des maladies infectieuses, laisse à penser que le SARS-CoV-2 pourrait revenir selon des cycles saisonniers.

« S’ils (les pays de l’hémisphère sud) connaissent une épidémie importante, il nous sera indispensable d’être prêts à faire face à un deuxième cycle« , a en effet mis en garde l’expert lors d’un point presse tenu mercredi à la Maison Blanche.

Expliquer la saisonnalité

Que le SARS-CoV-2 soit saisonnier ne serait pas étonnant. De nombreuses maladies infectieuses croissent et décroissent en effet avec les mois qui changent. Certains, comme le choléra, préfèrent les étés chauds et humides, tandis que d’autres, comme les virus de la grippe, sont plus à l’aise lorsque le temps devient froid et sec. Le SRAS-CoV-2 ayant visiblement plus d’affinités avec ces derniers, il est intéressant de comprendre pourquoi la grippe semble sévir davantage en hiver.

Nous savons que ces virus grippaux sont conditionnés dans une enveloppe externe grasse, constituée de cholestérol, qui fond une fois que l’agent pathogène pénètre dans l’appareil respiratoire de sa victime. Il peut alors infecter une cellule et se reproduire. Mais ces couches sont également très sensibles à la chaleur et aux rayons ultraviolets du Soleil. C’est pourquoi, lorsqu’il fait trop chaud le virus a tendance à mourir, à moins d’être déjà à l’intérieur d’un organisme.

Une humidité élevée peut également alourdir les gouttelettes infectieuses et aéroportées nécessaires pour transporter le virus d’une personne à l’autre, ce qui pour effet de freiner sa propagation.

D’autres facteurs peuvent également entrer en jeu. Des études chez la souris, par exemple, ont montré qu’une faible humidité a pour effet d’assécher davantage la muqueuse nasale, la rendant plus fragile et perméable à la pénétration du virus.

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Des représentants du COVID-19 vus au microscope. Crédits : NIAID-RML

Un besoin urgent de trouver un traitement

Le coronavirus SRAS-CoV-2 n’est pas la grippe, mais plusieurs de ses caractéristiques physiques laissent tout de même à penser qu’il pourrait présenter un comportement similaire, et donc un même schéma saisonnier. Bien évidemment, si tel est effectivement le cas, la réponse humaine ne sera pas la même.

Un virus qui s’attaque pour la première fois à une nouvelle population est en effet à peu près sûr de faire des ravages. Ce qui est logique, car sans exposition préalable, aucun membre de la communauté n’est immunisé. L’épidémiologiste de l’Université de Columbia, Micaela Martinez, compare ces premières épidémies à des incendies se déclarant dans des forêt pleines de bois sec.

Cependant, une fois la première grosse vague essuyée, les infections futures se propageront parmi des populations comptant une proportion plus élevée d’individus immunisés. Les vagues seront alors moins violentes. Elles seront en revanche successives et toujours potentiellement mortelles. D’où le « besoin urgent de trouver un vaccin et des traitements efficaces » contre ce nouveau coronavirus, a rappelé Anthony Fauci lors de son point presse.

Pour rappel, deux importants essais cliniques sont actuellement en cours en Chine et aux États-Unis pour tester des vaccins expérimentaux. Des traitements qui, en cas de succès, ne pourraient ne pas être sur le marché avant 12 à 18 mois. D’autres approches sont également à l’étude, comme la prescription des antipaludéens chloroquine et hydroxychloroquine.

Source : AFP