Le Covid-19 circulait-il déjà en Italie au mois de novembre ?

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Une « étrange pneumonie » aurait été détectée par plusieurs médecins dès le mois de novembre en Italie. Soit bien avant la propagation « officielle » du Covid-19 dans le pays, et même en Chine.

Le Covid-19 circulait-il déjà en novembre en Italie ? Dans une interview accordée au média américain NPR, Giuseppe Remuzzi, directeur de l’Institut de recherche pharmacologique de Milan, a récemment expliqué avoir eu des échos de la part de médecins faisant état de « cas de pneumonie très étranges, très graves, et touchant surtout des patients âgés« , en décembre et « même en novembre dernier » dans le nord de la péninsule italienne.

Ces mots sont importants dans la mesure où ils impliquent le fait qu’un virus circulait, du moins en Lombardie, avant que nous ne soyons au courant de l’apparition du Covid-19 en Italie. Cette interview n’a bien évidemment pas échappé aux médias d’États chinois, qui ont rapidement signalé que la maladie aurait pu émerger dans la péninsule avant de sévir en Chine.

Interrogé sur le sujet par le DailyMail, Le Professeur italien a néanmoins tenu à clarifier les choses. Il n’y a d’une part aucune preuve scientifique suggérant que le virus qui sévissait en novembre dans le nord de l’Italie, à l’origine de ces « étranges pneumonies », était bel et bien le coronavirus SARS-CoV-2.

D’autres part le médecin a déclaré que, sur la base d’études génétiques, il est aujourd’hui « certain » que le nouveau coronavirus est apparu dans un premier temps en Chine, avant de se propager ensuite dans le reste du monde.

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La progression actuelle du Covid-19 dans le monde. Crédits : Johns Hopkins University (JHU)

Un bilan humain sous-estimé ?

Si rien ne prouve, encore une fois, que les cas de pneumonie enregistrés en novembre dans le nord de l’Italie sont à mettre au crédit du Covid-19, nous devrions tout de même considérer le fait que l’émergence de la maladie se soit finalement produite en Chine bien avant que les autorités sanitaires ne s’en rendent compte. « Probablement à cause du nombre importants de porteurs asymptomatiques« , explique le médecin.

Il y a une dizaine de jours d’ailleurs, nous avons appris que le « patient zéro » aurait été soigné le 17 novembre dans un hôpital de Wuhan, soit en plus tôt que ce qui était annoncé jusqu’à présent. Dès la fin 2019, 266 malades étaient déjà officiellement répertoriés en Chine.

Pour rappel, on dénombre à ce jour déjà plus de 537 000 cas confirmés dans le monde (et plus de 24 000 décès). Mais si l’on part du principe que le virus circulait en réalité bien avant que les autorités sanitaires ne puisse l’isoler, alors ce bilan pourrait être aujourd’hui beaucoup plus lourd qu’il n’y paraît.

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