À l’Assemblée Nationale, un amendement propose de classer le chat comme une « espèce nuisible »

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Il y a peu, l’Assemblée Nationale devait examiner une proposition de loi concernant le bien-être animal. L’objectif ? Prendre de premières mesures interdisant certaines pratiques responsables de souffrances chez les animaux. Toutefois, un amendement ajouté par des députés dépeint le chat comme une espèce nuisible.

Un examen reporté pour faute de temps

Ce jeudi 8 octobre 2020, l’Assemblée Nationale devait examiner une proposition de loi : la Loi sur le bien-être animal. Instigué par un collectif d’une quarantaine d’associations et plusieurs personnalités, le texte s’attaque à certaines pratiques. Citons la chasse à courre (et autres modes de chasse), l’élevage en cage ainsi que les spectacles avec animaux sauvages.

Comme l’explique La Chaîne Parlementaire, la proposition de loi du député de l’Essonne Cédric Villani a fait l’objet d’un débat durant deux heures. Néanmoins, le temps venait à manquer pour aller au bout du texte, si bien que l’examen a été reporté à plus tard. Selon Cédric Villani, la Droite aurait fait durer les échanges au-delà du raisonnable. Le texte aura bien une deuxième chance d’aboutir mais aucune date précise n’a encore été formulée.

Un amendement qui pose question

Largement remaniée en commission, la proposition de loi comporte un amendement douteux, comme l’explique la Fondation Brigitte Bardot. L’amendement en question estime que le chat est un animal prédateur participant largement à la diminution significative de certaines espèces animales. L’objectif semble donc de classer le chat dans la catégorie des animaux nuisibles afin de protéger oiseaux et autres lézards. Ceci permettrait alors d’organiser des battues administratives en cas de besoin.

François-Michel Lambert, Frédérique Dumas et Martine Wonner sont les noms des trois députés visibles sur l’amendement. Sous étiquette La République en marche (LREM), ces députés ont formé Libertés et Territoires en 2018, un groupe dissident. Toutefois comme l’explique Konbini News, François-Michel Lambert serait seul derrière ce texte et la mention des deux autres députés serait le résultat d’une erreur de saisie.

Qu’on soit pour ou contre cette mesure, il faut savoir que la prédation du chat domestique tue de nombreux volatiles. Selon la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), le félin est responsable de la mort de 75 millions d’oiseaux par an en France. La LPO propose d’ailleurs quelques mesures dans le respect du bien-être du chat. Il s’agit par exemple d’aménager spécialement les jardins ou encore de prévoir des heures de sortie. Néanmoins, certains voient dans ce sabotage l’ombre de Willy Schraen, président de la Fédération des chasseurs. L’intéressé promeut notamment le piégeage du chat à plus de 300 mètres des habitations.