Le changement climatique pourrait faire disparaître ces nuages ​​communs

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stratocumulus. Crédits : pixabay

Le réchauffement climatique pourrait faire disparaître les stratocumulus – ces nuages de basse altitude qui permettent, entre autres, de refroidir l’atmosphère. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Nature Geoscience.

Les stratocumulus sont des nuages communs positionnés à entre 500 et 2 500 mètres d’altitude. Vous les reconnaîtrez en levant les yeux la prochaine fois : de larges paquets sombres et arrondis, formant des lignes ou des rouleaux, et tapissant le ciel sur plusieurs kilomètres. Ces formations nuageuses sont des alliées contre le réchauffement de la planète. En rejetant les rayons du Soleil, ces nuages permettent en effet de refroidir l’atmosphère. Problème : ils pourraient être amenés à disparaître. Et les conséquences en surface pourraient être désastreuses.

Une hausse brutale des températures

C’est un peu comme le tir à la corde. Deux équipes s’affrontent dans une épreuve de force : d’un côté le réchauffement climatique, de l’autre les moyens disponibles pour le freiner. Les stratocumulus pourraient, dans cet exemple, s’apparenter à cette personne, massive, sur laquelle vous vous appuyez naturellement pour avoir l’avantage. Si cette personne tombe, l’équipe d’en face remporte l’épreuve. Selon une récente étude publiée ce lundi, un triplement de la concentration de CO2 dans l’atmosphère pourrait ici anéantir ces formations nuageuses, entraînant en conséquence une montée en flèche des températures.

C’est un peu nouveau. Les modèles climatiques actuels permettent en effet d’anticiper beaucoup de choses, de nombreux détails, mais les nuages sont capricieux et imprévisibles. À tel point que les projections climatiques n’ont jamais pris en compte leur évolution possible. Du moins jusqu’à présent. Pour cette étude, une équipe de chercheurs a modélisé une petite parcelle de ciel à l’aide d’un super-calculateur. Ils ont constaté que si les niveaux de dioxyde de carbone (CO2) atteignent environ 1 200 parties par million (ppm) dans l’atmosphère, les nuages ​​stratocumulus ne pourraient plus tenir le coup.

Brisés, les rayons solaires autrefois rejetés vers l’espace pourraient alors pénétrer complètement l’atmosphère, entraînant une hausse brutale des températures. On n’en est pas encore là. 1 200 parties par million (ppm), c’est à peu près trois fois ce que nous observons aujourd’hui dans l’atmosphère (410 ppm). Mais nous avons déjà doublé les concentrations de CO2 depuis le début de la révolution industrielle, et nous continuons de rejeter des gaz à effets de serre. Toujours plus. Autrement dit, nous sommes potentiellement capables d’atteindre ces 1 200 ppm. Si rien ne change, les chercheurs suggèrent que nous pourrions parvenir à ce seuil critique d’ici 100 à 150 ans.

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Bientôt un monde sans nuages ? Crédits : Wikipédia

L’humanité n’est pas préparée

Si tel est un jour le cas, nos petits-enfants et leurs enfants pourraient observer une hausse des températures de 8 degrés Celsius. La dernière fois que notre planète baignait dans un tel four, des crocodiles évoluaient en Arctique, et l’Équateur était complètement « brûlé » et « presque sans vie », note Natalie Wolchover dans Quanta Magazine.

Les effets de la perte de nuages ​​doivent donc désormais être pris en compte pour les modèles futurs. Ils auraient également pu être suffisamment dramatiques pour expliquer certains épisodes de réchauffement plus anciens, comme le PETM (maximum thermique Paléocène-Eocène), opéré il y a 58 millions d’années. Mais l’histoire était différente à cette époque. La Terre était en effet beaucoup plus chaude, et les calottes glaciaires inexistantes. Le réchauffement opéré il y a 58 millions d’années n’a donc pas eu de conséquences sur l’élévation du niveau de la mer.

À notre époque, nous avons en revanche beaucoup de glace à revendre. Et la fonte de ces glaces aura forcément des conséquences sur le niveau global des océans. Ce n’est pas comme si nous avions construit beaucoup de nos villes tout autour des côtes.

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