Un chagrin intense provoqué par la perte d’un être cher peut entraîner une inflammation de l’organisme et maximiser les chances de décès, révèle une étude menée par des chercheurs de l’Université Rice, aux États-Unis.
Quel est l’impact du deuil sur la santé humaine ? Une étude récente a déjà proposé que les personnes venant de perdre un être cher sont plus susceptibles de présenter des facteurs de risque liés aux maladies cardiovasculaires. Cette nouvelle recherche se concentre ici sur la cause sous-jacente : l’inflammation de l’organisme. Les détails de l’étude sont publiés dans ScienceDirect.
« Des recherches antérieures ont montré que l’inflammation contribue à presque toutes les maladies chez les personnes âgées, explique Chris Fagundes, de l’Université Rice à Houston (Texas). Nous savons également que la dépression est liée à des niveaux d’inflammation plus élevés et que les personnes qui perdent leur conjoint courent un risque considérablement plus élevé de dépression majeure, de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et de mortalité prématurée ».

Le deuil, un effet mesurable sur la santé
Dans le cadre de cette étude, Chris Fagundes et son équipe ont interrogé 99 personnes qui venaient de perdre leur conjoint moins de trois mois auparavant. Des entretiens menés avec chacun des participants ont ensuite permis aux chercheurs de les classer selon leur niveau de deuil. Certains étaient encore peinés, avaient du mal à accepter la situation et n’arrivaient pas à avancer, quand d’autres ne présentaient pas ces comportements. Des échantillons de sang ont également été prélevés dans le but de déterminer si des niveaux élevés de symptômes dépressifs correspondaient à des niveaux accrus d’inflammation de l’organisme.
Il en ressort alors – sans vraiment de surprise – que les personnes les plus affectées présentaient également des taux plus élevés de diverses protéines pro-inflammatoires appelées cytokines (IFN-γ, IL-6 et TNF-α), jusqu’à 17 % plus élevés. Et les personnes du tiers supérieur de ce groupe présentaient un niveau d’inflammation supérieur de 53,4 % à celui du tiers inférieur du groupe présentant ces symptômes.
Cibler les personnes les plus à risques
« C’est la première étude qui démontre que les marqueurs inflammatoires peuvent distinguer les veufs en fonction de la gravité du deuil, peut-on lire dans l’étude. Maintenant que nous avons connaissance de ces résultats, nous pouvons concevoir des interventions pour cibler ce facteur de risque sur les personnes les plus à risque par le biais d’approches comportementales ou pharmacologiques ».
Ainsi, même si on s’en doutait déjà, la perte d’un être cher n’entraîne pas seulement une détresse émotionnelle. Le physique est également touché, parfois au point d’entraîner un décès prématuré. Et ces effets sont mesurables.
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