Une espèce de cerf originaire de Thaïlande, considérée comme éteinte depuis 1938, pourrait être encore bien présente aujourd’hui. En témoigne la découverte de bois encore « frais », il y a environ 30 ans.
Le cerf de Schomburgk (Rucervus schomburgki) était autrefois répandu dans les plaines marécageuses de Thaïlande. Mais comme beaucoup d’autres espèces, il a été chassé jusqu’à l’extinction. Le dernier spécimen connu est mort en 1938, en captivité. Depuis, l’espèce est considérée comme éteinte. Mais a-t-elle vraiment disparu ? La découverte de bois (ramure) au Laos, en 1991, suggère en effet que ces animaux étaient encore bien présents à cette époque. Et selon des chercheurs, il se pourrait même que l’espèce soit encore en vie.
Une ramure encore fraîche
À la base, c’est un chauffeur de camion qui est tombé sur la ramure. Les organes se sont ensuite retrouvés dans un magasin de médecine chinoise de la province de Phongsali, au Laos, dans lequel rentra un jour l’ingénieur agronome Laurent Chazée. Au premier regard, le chercheur soupçonna que ces bois appartenaient à un cerf de Schomburgk. Une récente étude, publiée dans The Journal of the Bombay Natural History Society, confirme aujourd’hui ces soupçons. Et cette ramure était encore « fraîche » au moment où elle a été découverte.
Des chercheurs de la Northwestern University ont en effet récemment analysé les photographies prises par l’agronome il y a près de 30 ans. Celles-ci ont révélé plusieurs indices allant dans le sens de cette hypothèse : « L’âge relatif des spécimens de bois peut être évalué à l’aide de matériaux tels que la moelle osseuse, qui y adhère toujours, explique Gary Galbreath, principal auteur de l’étude. Même le sang était toujours rougeâtre. Il aurait normalement dû noircir. Sous les tropiques, les bois ne ressemblent pas à ça, même au bout de quelques mois ».
Autrement dit, la moelle osseuse venait d’être exposée, et le sang autour n’avait pas encore complètement séché. Au regard de ces analyses, il est donc très probable que les cerfs de Schomburgk (en tout cas au moins un) étaient encore en vie au début des années 1990, longtemps après leur supposée extinction. Pour les chercheurs, il est possible qu’une petite population ait réussi à survivre dans des zones reculées du Laos. Il se pourrait même, selon eux, que cette espèce soit encore présente aujourd’hui, à l’abri des Hommes.

Des espèces « ressuscitées »
Après tout, ce ne serait pas la première fois qu’une espèce annoncée éteinte soit retrouvée des années plus tard. Récemment, nous en avons eu l’exemple avec l’abeille géante de Wallace – la plus grande du monde – disparue des écrans radars depuis 38 ans. Il y a quelques mois, l’une d’elles a en effet été repérée en Indonésie, perchée dans un arbre. En mars dernier, une sous-espèce de panthère censée être éteinte depuis plus de 30 ans aurait également été aperçue par plusieurs témoins au sud-est de Taiwan.
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