Quarante-sept ans après sa découverte, le légendaire signal « Wow! » continue de défier la science. Une nouvelle analyse révolutionnaire vient de bouleverser tout ce que nous pensions savoir sur ce mystérieux message cosmique de 72 secondes. Non seulement il était quatre fois plus intense que calculé initialement, mais les chercheurs ont également découvert deux signaux « frères » passés inaperçus. Ces révélations relancent l’une des énigmes les plus captivantes de l’astronomie moderne et posent une question troublante : sommes-nous vraiment seuls dans l’univers ?
L’énigme qui a marqué l’histoire de l’astronomie
Le 15 août 1977 restera gravé comme l’une des dates les plus intrigantes de la recherche spatiale. Ce jour-là, le radiotélescope Big Ear de l’université d’État de l’Ohio captait quelque chose d’extraordinaire : un signal radio d’une précision troublante, concentré sur une fréquence proche de celle de l’hydrogène atomique. Lorsque l’astronome Jerry Ehman découvrit cette anomalie dans les données quelques jours plus tard, il ne put que griffonner un simple « Wow! » dans la marge du relevé informatique.
Ce moment d’émerveillement allait donner naissance à l’un des mystères les plus persistants de la science moderne. Le signal présentait toutes les caractéristiques d’une transmission intelligente : durée parfaite de 72 secondes, fréquence choisie avec soin dans une zone du spectre électromagnétique relativement silencieuse, et intensité remarquable. Pourtant, malgré des décennies de surveillance intensive, ce signal unique n’est jamais réapparu.

Une réanalyse qui change la donne
Près d’un demi-siècle plus tard, une équipe du projet « Arecibo Wow » a entrepris de réexaminer ce fameux signal avec les outils d’analyse les plus avancés disponibles aujourd’hui. Leurs découvertes bouleversent notre compréhension de l’événement et relancent spectaculairement le débat sur son origine.
La première révélation concerne l’intensité réelle du signal. Les calculs modernes indiquent qu’il atteignait 250 Janskys, soit quatre fois la puissance initialement estimée. Cette correction majeure transforme complètement la portée du phénomène et suggère une source d’énergie bien plus considérable que prévu.
Mais la surprise ne s’arrête pas là. Les chercheurs ont également identifié deux signaux similaires, baptisés « Wow2 » et « Wow3 », survenus respectivement en 1977 et 1978. Bien que significativement plus faibles que leur célèbre prédécesseur, ces signaux présentent des caractéristiques remarquablement cohérentes, suggérant une origine commune ou du moins liée.
L’enquête scientifique la plus rigoureuse à ce jour
L’équipe dirigée par le professeur Abel Méndez a méthodiquement éliminé les explications conventionnelles. L’hypothèse d’interférences radioélectriques terrestres a été écartée grâce à une analyse statistique implacable : il faudrait environ six millénaires d’observations continues pour qu’un tel signal puisse résulter du hasard des parasites électroniques.
Les satellites de l’époque ne constituent pas non plus une explication viable. La plupart évoluaient sur des orbites incompatibles avec la direction du signal, et ceux qui auraient pu théoriquement traverser la zone d’observation n’y seraient restés que quelques fractions de seconde, bien loin des 72 secondes nécessaires.
L’hypothèse cométaire, un temps privilégiée, avait déjà été définitivement réfutée par l’équipe originale de Big Ear. Une comète aurait produit un signal diffus et étalé, à l’opposé du faisceau concentré et net qui avait été détecté.
Une piste cosmique fascinante
Face à l’élimination systématique des sources conventionnelles, les chercheurs proposent une hypothèse audacieuse mais scientifiquement fondée. Le signal « Wow! » pourrait résulter d’un phénomène de superradiance dans des nuages froids d’hydrogène du milieu interstellaire, brutalement illuminés par une source de rayonnement extrême comme une éruption de magnétar.
Cette théorie s’appuie sur l’observation de phénomènes similaires, quoique beaucoup plus faibles, détectés depuis l’observatoire d’Arecibo. Les magnétars, ces étoiles à neutrons aux champs magnétiques titanesques, sont connus pour leurs éruptions spectaculaires capables d’affecter les instruments terrestres même à des distances considérables.
L’association des trois signaux avec des nuages d’hydrogène compact identifiés dans les relevés modernes renforce cette hypothèse. Ces structures cosmiques pourraient agir comme des amplificateurs naturels, transformant une éruption stellaire lointaine en un signal laser naturel d’une puissance extraordinaire.

L’enquête continue
Malgré ces avancées considérables, l’énigme du signal « Wow! » demeure entière. Les chercheurs restent prudents et n’excluent aucune possibilité, y compris celle d’une origine artificielle extraterrestre. Comme le souligne Abel Méndez : « Cette étude ne clôt pas l’affaire, elle la rouvre, mais avec une carte beaucoup plus précise en main. »
Le projet poursuit désormais ses investigations dans les archives d’autres observatoires, à la recherche d’événements similaires qui auraient pu échapper à la détection. Cette quête méthodique pourrait bien nous révéler que l’univers recèle des phénomènes encore plus extraordinaires que nous ne l’imaginions.
