Le brocoli émet un gaz qui pourrait révéler la présence d’une vie extraterrestre

broccoli
Crédits : lutz Spangenberger / iStock

Et si le gaz qu’émet le brocoli devenait un acteur important dans la recherche d’une vie extraterrestre ? Selon une étude américaine, les gaz méthylés de ce légume pourraient signaler la présence de vie sur une autre planète.

Des particules de gaz atmosphériques détectables

En 2021, une équipe du MIT affirmait que découvrir une vie extraterrestre en surface pourrait passer par la détection de la présence d’isoprène – un des quatre isomères du pentadiène – dans l’atmosphère d’une exoplanète. Et si la solution était finalement plus simple ? Selon un communiqué du 10 octobre 2022 publié par une équipe de l’Université de Californie à Riverside (États-Unis), les gaz méthylés que le brocoli émet pourraient tout aussi bien nous permettre de repérer une forme de vie sur une autre planète.

Tout comme le brocoli (variété de chou), de nombreuses autres plantes ainsi que les algues et autres microbes utilisent le processus de méthylation. Il est en fait question d’éliminer les toxines en les transformant en gaz. Or, cette biosignature, si elle était découverte au sein de l’atmosphère d’exoplanètes lointaines, pourrait révéler la présence d’êtres vivants.

Il faut dire que ces ensembles d’atomes et de molécules sont tout à fait visibles dans l’infrarouge moyen. Ainsi, le télescope spatial James Webb pourrait très bien les détecter. Plus précisément, l’engin peut repérer les particules de gaz atmosphériques flottant autour d’une planète au moment de son transit proche de son étoile.

james webb trou noir
Crédits : NASA

Un moyen nécessitant une grande patience

Les chercheurs étasuniens focalisent leur attention sur le bromure de méthyle (CH3Br). Ce gaz est connu pour sa faible persistance dans l’enveloppe gazeuse. Or, si ce même gaz est découvert dans l’atmosphère d’une planète, il ne fait quasiment pas l’ombre d’un doute que l’organisme l’ayant rejeté est encore vivant.

En revanche, les scientifiques effectuent un véritable travail de fourmi. En effet, le Soleil (naine jaune) et les étoiles naines de classe spectrale M (dont les étoiles rouges) émettent des rayons UV et désintègrent les molécules d’eau, ce qui a pour effet d’accélérer la décomposition des gaz. Autrement dit, il faudra plus d’une centaine de transits pour chaque planète avant que le télescope James Webb puisse y déceler d’éventuelles biosignatures.

Enfin, les chercheurs restent confiants puisque la méthylation devrait être utilisée à coup sûr par chaque forme de vie. En revanche, il arrive aussi que des sources non vivantes émettent ce genre de gaz, par exemple les éruptions volcaniques. Ainsi, si le téléscope peut être induit en erreur, il semble qu’il s’agisse tout de même du moyen le plus intéressant pour découvrir de la vie sur une autre planète.