La technologie des téléphones portables a considérablement évolué au cours des 30 dernières années, mais la carte SIM reste une constante. Inventées en 1991, les cartes SIM, ou Subscriber Identity Module cards, ont le même objectif : confirmer l’identité d’un utilisateur et permettre les services vocaux et SMS.
Les premières cartes SIM avaient la taille d’une carte de crédit. Au fil du temps, elles sont devenues plus petites et plus compactes. Pourtant, malgré la réduction de la taille des cartes SIM, des milliards de cartes SIM sont actuellement en circulation dans le monde.
Malheureusement, la plupart des cartes SIM sont fabriquées en plastique et contribuent à la pollution de l’environnement, ce qui empêche les opérateurs d’atteindre leurs objectifs en matière d’empreinte carbone. Avec près de 5 milliards de cartes SIM produites chaque année, leur caractère jetable a généré des déchets importants et accentué le changement climatique. C’est l’exemple même de l’économie linéaire et de son impact négatif sur l’environnement.
David Joosten, président-directeur général de Vodafone US Inc, voit dans la carte SIM une occasion pour l’industrie technologique d’adopter une approche circulaire. Le recyclage des cartes SIM de sa seule entreprise « pourrait permettre d’économiser près de 2 000 tonnes de CO2 par an, ce qui compenserait les émissions de 5 millions de kilomètres parcourus en voiture », selon l’article de Joosten paru dans Forbes en 2022.
La technologie émergente eSIM offre une alternative aux cartes SIM traditionnelles et gagne en popularité dans le monde entier. L’eSIM est une petite puce programmable située à l’intérieur de votre appareil, qui permet une activation numérique sur le réseau d’un fournisseur en quelques minutes.
Certains des derniers modèles de téléphones des grandes marques, dont Apple, Samsung et Google, prennent désormais en charge les eSIM. Il est également plus facile de trouver des fournisseurs d’eSIM, certains disposant d’un réseau international qui permet aux utilisateurs de rester connectés quelle que soit leur situation géographique, comme Holafly.
L’impact environnemental des cartes SIM traditionnelles
Le processus de production des cartes SIM traditionnelles comporte plusieurs étapes, notamment l’extraction des matières premières, la production des cartes en plastique, l’impression, l’emballage et l’expédition. Les matériaux utilisés dans la production des cartes SIM comprennent le plastique, le métal et d’autres produits chimiques. Le plastique utilisé dans la plupart des cartes SIM est le PVC, dérivé de combustibles fossiles.
En outre, malgré une fonctionnalité accrue, les cartes SIM modernes étant capables de crypter les services vocaux et de données et de transporter les contacts entre les appareils, les cartes SIM présentent plusieurs inconvénients. Il n’est pas pratique de les changer lorsqu’on change d’opérateur, qu’on obtient un nouveau téléphone ou qu’on voyage à l’étranger. Cela réduit considérablement la durée de vie de ces petites puces.
Cela contribue à la production de déchets électroniques, un problème environnemental et de santé publique de plus en plus préoccupant. Les déchets électroniques contiennent des produits chimiques toxiques, tels que le plomb et le mercure, qui peuvent s’infiltrer dans le sol et l’eau et les contaminer pendant des années.
Pourtant, le recyclage des cartes SIM traditionnelles reste un défi particulier dans la pratique, car elles sont difficiles à récupérer en raison de leur petite taille et des matériaux utilisés pour leur production. C’est pourquoi la majorité des milliards de cartes SIM que nous utilisons finissent dans des décharges ou des incinérateurs. Cela représente une quantité importante de déchets plastiques et d’émissions de CO2.
Comment l’eSIM peut réduire les déchets électroniques
La technologie eSIM peut réduire considérablement l’impact environnemental des solutions de connectivité. L’un des principaux avantages de l’eSIM est sa capacité à éliminer le besoin de cartes SIM amovibles.
Par exemple, les voyageurs peuvent acheter une carte eSIM pour les États-Unis et obtenir un code QR pour l’activer lorsqu’ils visitent la Grosse Pomme, au lieu d’acheter une nouvelle carte SIM qu’ils jetteront à la fin de leur voyage. Cela peut avoir un effet positif sur l’environnement en réduisant la quantité de déchets plastiques, ainsi que l’énergie et les ressources utilisées pour la fabrication et l’expédition des cartes SIM physiques.
Outre la réduction des déchets électroniques, la technologie eSIM permet également une utilisation plus efficace des ressources et des matériaux. Par exemple, l’espace précédemment utilisé pour une carte SIM physique peut être réutilisé pour améliorer les caractéristiques de l’appareil, telles que l’autonomie de la batterie ou la qualité de l’appareil photo. Cela permet de réduire la quantité totale de matériaux utilisés dans la production de l’appareil, ce qui est encore plus bénéfique pour l’environnement.
En outre, l’eSIM peut faciliter le développement d’appareils IoT et leurs cas d’utilisation dans diverses industries, favorisant ainsi des pratiques plus durables dans de multiples secteurs. Elle peut également aider les entreprises à réduire leur empreinte carbone en permettant une gestion plus efficace des appareils connectés, tels que ceux utilisés dans le transport ou la logistique.
Bien que l’adoption de la technologie eSIM soit en hausse, certains défis peuvent l’empêcher de devenir la norme du secteur. Par exemple, certains opérateurs peuvent hésiter à soutenir l’eSIM par crainte de perdre le contrôle de leurs abonnés. En outre, les anciens appareils peuvent ne pas prendre en charge la technologie eSIM, ce qui peut ralentir le processus de transition.
Malgré ces difficultés, le mouvement en faveur de l’eSIM devrait se poursuivre, car de plus en plus de consommateurs et d’entreprises reconnaissent les avantages de cette technologie. L’International Business Times, par exemple, prévoit que le marché de l’eSIM connaîtra une croissance significative dans les années à venir, avec plus de 3,2 milliards de dispositifs eSIM qui devraient être en circulation d’ici 2025.
