Alors qu’en France, nous traînons à prendre de réelles mesures contre le glyphosate, l’Autriche n’a pas tergiversé longtemps ! En effet, ce pays est devenu le premier à adopter une mesure visant à une interdiction totale de cet herbicide très controversé, au nom du « principe de précaution ».
Le glyphosate et Monsanto au cœur de la polémique
Rien que depuis le début de l’année 2019, deux études ont mis en exergue les risques concernant la consommation et l’exposition au glyphosate. Des chercheurs italiens estiment que ce produit classifié « cancérogène probable » par l’OMS devrait être également classé en tant que « perturbateur endocrinien ». Des chercheurs américains se sont également intéressés au cas des travailleurs agricoles les plus exposés au glyphosate. Selon leur étude, leur risque de contracter un lymphome non hodgkinien (LNH) est plus élevé de 41 % par rapport au reste de la population !
Par ailleurs, la firme Monsanto commercialisant le tristement célèbre RoundUp a été récemment condamnée à verser plus de 2 milliards de dollars à deux citoyens américains. Le couple a utilisé du Roundup une fois par semaine pendant 9 mois sur 12 chaque année pendant plus de 30 ans ! Après cela, ces derniers se sont vu diagnostiquer un lymphome non hodgkinien.
L’Autriche en précurseur
Selon un article publié par Le Monde le 2 juillet 2019, le Parlement autrichien a approuvé une interdiction totale du glyphosate. Ce pays est donc devenu le premier à prendre une telle mesure. Cette dernière prise au nom du « principe de précaution » concernera donc le RoundUp, mais également tous les produits à base de glyphosate. Depuis plusieurs semaines, le pays était en plein débat. Les opposants au projet d’interdiction estimaient qu’il s’agissait d’une violation de la réglementation à l’échelon européen. Il faut en effet savoir que la licence d’utilisation du glyphosate au sein de l’UE a été renouvelée en 2017, et devrait se poursuivre jusqu’en fin d’année 2022.
En France, le gouvernement «balade l’opinion publique» sur le sujet depuis 2017, selon la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme. Par ailleurs, tout le monde se souvient de ce qui était vraisemblablement une opération communication de Ségolène Royal en 2016, alors ministre de l’Écologie. L’intéressée avait interdit l’utilisation du RoundUp mais il s’agissait d’une mesure concernant seulement… les jardiniers amateurs ! Néanmoins, notre pays devrait tout de même suivre, puisque le gouvernement a promis que le glyphosate sera interdit dans ses principaux usages d’ici 2021, et pour tous les usages d’ici 2025.
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