L’autonomie des satellites va être décuplée grâce à ce nouveau moteur ionique fonctionnant avec de l’air

Crédits : Agence Spatiale Européenne (ESA)

L’Agence Spatiale Européenne (ESA) a récemment déclaré avoir testé un moteur ionique utilisant de l’air comme carburant. Selon les chercheurs, il est question, à terme, de mettre au point des systèmes de propulsion électrique permettant plus d’autonomie concernant les satellites placés en orbite basse.

Cette innovation est sans aucun doute exceptionnelle ! En effet, l’annonce du test de ce moteur ionique fonctionnant à l’air donne l’espoir d’une plus grande autonomie pour les satellites placés en orbite basse, c’est-à-dire dans la haute atmosphère terrestre. Ainsi, les satellites pourront, dans un avenir plus ou moins proche, récupérer l’air de notre planète pour s’en servir comme carburant, comme l’explique l’Agence Spatiale Européenne (ESA) dans un communiqué du 5 mars 2018.

Si le principal avantage de ce moteur ionique à air est d’étendre l’autonomie des satellites, les chercheurs de l’ESA, ayant collaboré avec la société italienne Sitael, spécialisée dans le développement des petits satellites, estiment que le moteur pourrait également fonctionner avec l’air d’autres planètes.

Crédits : Agence Spatiale Européenne (ESA)

Le moteur en question fonctionne avec de l’air résiduel composé principalement d’oxygène et d’azote et les scientifiques pensent par exemple pouvoir récupérer le dioxyde de carbone de la planète Mars ! Rappelons par ailleurs que dans le cas d’un moteur ionique, le carburant n’est pas brûlé mais ionisé grâce à de l’électricité obtenue via des panneaux solaires.

« La difficulté était de concevoir un système suffisamment léger pour rester économique par rapport aux ergols, et suffisamment simple pour être réalisable sur un prototype de vol. Il a également fallu optimiser la forme du collecteur qui piège les molécules d’air et assure leur compression », explique Serge Barral, ingénieur en chef pour la société QuinteScience ayant également participé au projet.

Les possibilités de ce nouveau moteur semblent très étendues mais il faut tout de même savoir que les propulseurs ioniques ne sont pas nouveaux. En effet, entre 2009 et 2013, le satellite GOCE de l’ESA était déjà équipé d’un tel moteur mais a pu fonctionner grâce à 40 kg de xénon, le plus rare et le plus cher des gaz nobles. Cela donne alors plus de poids à l’innovation qu’a récemment dévoilé l’ESA, car les chercheurs ont progressivement pu remplacer le xénon par de l’air.

Sources : Industrie & TechnologiesCnetScience & Vie