L’astronaute qui a développé une réaction allergique à la poussière de Lune

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L’astronaute Harrison Schmitt est récemment revenu sur sa petite mésaventure en 1972, lorsqu’il développa une réaction allergique à la poussière de Lune, de retour dans le module. Une donnée à prendre en compte pour la future mission ARTEMIS.

Il est le douzième et dernier homme, mais aussi le seul scientifique à avoir posé les pieds sur la Lune. C’était le 11 décembre 1972, au cours de la mission Apollo 17. Moins connu que ses prédécesseurs, son expérience n’a pas été moins gratifiante. Géologue de formation, l’astronaute aura permis la collecte, avec son compatriote Eugene Cernan, de plus de 110 kilos d’échantillons lunaires en bordure de la mer de la Sérénité. L’homme aura également expérimenté pas moins de trois sorties extra-véhiculaires d’une durée totale de 22 heures 4 minutes. La mission est donc un succès, malgré une petite mésaventure qui pourrait bien servir de mise en garde pour les futurs explorateurs.

« L’intérieur de mon nez était tout gonflé »

De retour dans le module, Schmitt s’est en effet aperçu qu’il était recouvert de régolithe, de la tête aux pieds. En retirant sa combinaison, il en aurait malencontreusement inhalé, développant alors une sorte de « rhume des foins lunaire ». L’astronaute a récemment partagé son expérience lors du Festival Starmus qui s’est tenu à Zurich, en Suisse, le mois dernier. « La première fois que j’ai inhalé la poussière, j’ai eu une réaction allergique, a-t-il expliqué. L’intérieur de mon nez était tout gonflé, vous pouviez l’entendre dans ma voix ».

Lune
L’astronaute Harrison Schmitt recueille des échantillons de poussière le 11 décembre 1972. Crédits : NASA

Le problème de la poussière lunaire

Si la mésaventure peut prêter à sourire, elle n’en est pas moins prise au sérieux par la NASA qui, on le rappelle, compte retourner sur la Lune en 2024. D’autant plus qu’au début des années 70, l’exposition n’était que temporaire. Les prochaines missions, elles, devraient être beaucoup plus longues. Plus récemment, des chercheurs ont étudié les risques potentiels pour la santé, liés à une exposition prolongée à la poussière de Lune. Les résultats, publiés dans le journal GeoHealth, suggèrent que le régolithe pourrait gravement endommager les cellules pulmonaires.

Sans compter le matériel. La poussière de Lune, qui résulte de la dégradation des roches due à l’impact des météorites, est en effet très abrasive. Les grains, aussi fins que ceux du talc, s’infiltrent également partout. Notamment dans les joints et les articulations des scaphandres. Résultat : le matériel se dégrade rapidement. Si nous souhaitons nous établir durablement sur la Lune, il va donc falloir se familiariser avec cette poussière et faire en sorte que ses propriétés ne compromettent pas les futures missions.

Rappelons pour conclure qu’Harrison Schmitt (84 ans) est l’une des quatre personnes encore vivantes à avoir marché sur la Lune. Avec Buzz Aldrin (Apollo 11), David Scott (Apollo 15) et Charles Duke (Apollo 16).

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