L’association de plusieurs perturbateurs endocriniens serait catastrophique pour l’organisme

Foetus de 4 mois / Crédits : iStock

C’est au sein d’une nouvelle recherche que l’INSERM a établi les effets provoqués par l’association de plusieurs perturbateurs endocriniens : ils seraient dix à mille fois plus importants que pour une molécule isolée et donc beaucoup plus catastrophiques pour l’organisme ! 

Les perturbateurs endocriniens sont des molécules qui interfèrent avec le système hormonal, système responsable de la régulation et du maintien des processus physiologiques d’un organisme. Leur associativité créée des cocktails de molécules plus ou moins puissants, mais dont la nocivité est difficilement quantifiable. L’institut National de la Santé et de la Recherche médicale a donc publié dans la revue Environmental Health Perspectives au mois d’août dernier les résultats d’une nouvelle étude sur les effets de l’associativité de plusieurs perturbateurs endocriniens.

C’est grâce à des modèles de prédiction mathématiques que les chercheurs ont pu obtenir de tels résultats ! Après avoir identifié parmi les 27 molécules étudiées (7 médicaments, 14 molécules chimiques industrielles et 6 molécules de la vie quotidienne [alcool, caféine, etc.]), 11 perturbateurs endocriniens, le groupe de l’INSERM a pu rentrer leurs effets toxicologiques dans les modèles de prédiction mathématiques conçus à cet effet. Toutes les associativités possibles ont été créées par le programme, mettant en avant des effets cocktails totalement catastrophiques ! D’ailleurs, pour en observer réellement les effets, certaines associations furent directement testées sur des testicules fœtaux humains. Un lien irréfutable fut alors établi entre le modèle prédictif et les résultats expérimentaux !

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Et ce sont des chiffres monstrueusement grands qui en ressortent : les effets dus à l’associativité de plusieurs perturbateurs endocriniens seraient dix à mille fois supérieurs que pour une molécule testée seule ! Sachant que les fœtus et les embryons sont d’autant plus sensibles à ces perturbateurs, les effets cocktails pourraient provoquer de sévères pathologies sur le futur système reproducteur de l’enfant, notamment pendant le 1er trimestre du développement fœtal.

Nous connaissions déjà l’influence que pouvait avoir l’association de plusieurs perturbateurs endocriniens sur certaines espèces animales et cultures cellulaires, les effets sur l’homme sont maintenant avérés. Il s’agit maintenant de décrire avec plus de précisions les effets engendrés par les différentes combinaisons possibles pour en définir les risques. C’est l’autorité européenne de sécurité alimentaire qui s’y attelle et nous en attendons les résultats avec impatience.

Source : ActuEnvironnementÂ