L’aspartame est-il pire que le sucre ?

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Cet édulcorant est une sorte de « super sucre » qui fait beaucoup parler de lui. Il est peu aimé des nutritionnistes, mais très utilisé dans l’industrie agroalimentaire. Cependant, la question de savoir si l’aspartame est pire que le sucre classique se pose tout de même.

Vous avez peut-être déjà vous-même utilisé de l’aspartame dans votre café, ce sont les fameuses « sucrettes » vantées comme un atout minceur depuis plusieurs décennies. Découvert en 1965, l’aspartame (E951) a un pouvoir sucrant 200 fois supérieur à celui du saccharose (sucre de table). Celui-ci est utilisé massivement dans la fabrication de boissons (sodas) et aliments à faible apport calorique, ainsi que dans l’élaboration de certains médicaments.

Sa première autorisation sur le marché a été approuvée aux États-Unis en 1974 par la FDA avant de se diffuser mondialement et il aura fallu atteindre les années 2010 pour voir quelques études s’y attaquer. Pêle-mêle, il est question de risques accrus de cancers et d’accouchement prématuré chez la femme. Certaines recherches remettent même en cause l’intérêt des édulcorants dans la lutte contre l’obésité et le diabète de type II, ce qui fait mauvais genre pour une molécule utilisée dans la fabrication de produits minceurs ou « sugar free ». Ces études ne sont en revanche pas arrivées à des conclusions formelles et ont été peu soutenues par le monde de l’agroalimentaire (tout le monde comprendra pourquoi).

Après que ces recherches aient tout de même créé un vent d’indignation en Europe chez les consommateurs, l’Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA) décide en 2013 de réévaluer les risques et de communiquer une dose journalière admissible aux consommateurs. Ainsi, l’ingestion de 40 mg/kg de poids d’un individu (par jour) serait sans danger. Ici, le problème réside dans le fait que pour atteindre cette dose journalière sans danger, il faudrait tout de même qu’un homme de 60kg ingurgite l’équivalent de quatre litres de sodas édulcoré (soda light) par jour !

En 2015, en France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) a édité un rapport intitulé Évaluation des bénéfices et des risques nutritionnels des édulcorants intenses (PDF/126 pages) dans lequel le lien entre « aspartame et danger pour la santé » n’a pas été clairement établi. Cependant, l’agence affirme qu’il y a un réel besoin d’études complémentaires afin de déterminer s’il existe un lien entre les boissons édulcorées et l’apparition chez les consommateurs de lymphomes non hodgkiniens et de myélomes, deux types de cancers.

Enfin, l’aspartame est un produit controversé, car rien n’indique que ce dernier puisse présenter un danger, mais rien ne vient rassurer la population cherchant à savoir s’il y a vraiment un danger potentiel. Ce qui est sûr, c’est que l’aspartame n’est pas le produit minceur tant vanté depuis des années et le saccharose, dont on connaît bien les méfaits, devrait toujours faire l’objet d’une prudence de la part des consommateurs.

Sources : Science & Vie — Le Figaro — Allodocteurs