Un laser sous-marin inédit pour démanteler les centrales nucléaires

centrale nucléaire
Crédits : Max Labeille / iStock

L’énergie nucléaire est très plébiscitée à l’heure de la décarbonatation. Néanmoins, elle subit également de nombreuses critiques. En Corée du Sud, des chercheurs ont toutefois innové en mettant au point une nouvelle technologie de découpe laser sous-marine afin de démanteler les centrales nucléaires en toute sécurité.

De premiers résultats satisfaisants

Si les réacteurs nucléaires présentent un intérêt dans la transition énergétique, les risques de contamination sont importants. C’est pourquoi la communauté scientifique travaille sans relâche pour mettre au point des technologies de démantèlement toujours plus sûres. Dans un communiqué publié le 31 octobre 2024, le Conseil national de recherche en science et technologie sud-coréen (NST) a détaillé une de ces innovations. Le Korea Institute of Machinery and Materials (KIMM) a en effet mis au point un laser dont l’objectif est d’assurer la sécurité dans des conditions sous-marines tout en minimisant les risques de contamination. Il faut dire que les opérations de démantèlement des réacteurs nucléaires sont particulièrement risquées.

Dans le cadre de leurs recherches, les scientifiques ont mis au point un simulateur de découpe laser sous-marin avant d’en déposer le brevet. Il est ici question d’un réservoir pressurisé de découpe laser unique au monde, dont les premiers résultats ont été satisfaisants. Il faut dire que l’appareil est capable de découper de l’acier inoxydable d’une épaisseur de plus de 100 mm dans un environnement simulé de profondeur d’eau d’une dizaine de mètres avec une bonne vitesse de coupe.

laser découpe réacteurs
Crédits : NST

De plus en plus de démantèlements à venir

« La technologie de découpe laser sous-marine développée est importante, car elle simule directement l’environnement de démantèlement nucléaire, minimisant considérablement la contamination secondaire pendant le processus de démantèlement », a déclaré In-Deok Park, principal meneur de ces recherches.

Ce genre d’innovation est bienvenue dans la mesure où dès 2040, pas moins de 200 réacteurs nucléaires devront entamer leur processus de démantèlement. En effet, le parc nucléaire mondial a tendance à vieillir, 18 réacteurs ayant plus de 50 ans et 107 se trouvant dans la tranche d’âge 41-50. Rappelons tout de même que le monde compte actuellement plus de 420 réacteurs en exploitation. De plus, le nombre d’installations nucléaires destinées à fermer leurs portes augmentera jusqu’en 2050. Dans ce contexte assez pressant en termes de délai, les chercheurs sud-coréens ont indiqué vouloir poursuivre leurs travaux afin de faire progresser la technologie et multiplier les démonstrations.

Pour rappel, les États-Unis ont le plus de réacteurs nucléaires (96), suivis par la France (58) et la Chine (50). Toutefois, la France est le pays le plus dépendant à ce type d’énergie, le nucléaire représentant plus de 70 % de son mix énergétique.