L’anorexie serait également liée à des facteurs métaboliques !

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Des chercheurs ont dévoilé dans une nouvelle étude que l’anorexie n’avait pas seulement des causes psychologiques. Selon eux, ces causes seraient en réalité « métabo-psychiatrique », autrement dit intégrant des facteurs métaboliques.

L’anorexie, au-delà du mental

Dans leur étude publiée dans la revue Nature Genetics le 15 juillet 2019, des chercheurs du King’s College London (Royaume-Uni) et de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill ont dévoilé leurs résultats. Selon eux, l’anorexie mentale est un trouble qui ne serait plus seulement psychiatrique mais « métabo-psychiatrique ».

Corinne Chicheportiche-Ayache, médecin nutritionniste à Paris 16e, a été interrogée à propos de cette étude par Atlantico le 19 juillet 2019. La spécialiste rappelle que l’anorexie était considérée jusqu’à présent comme une pathologie d’ordre essentiellement mentale. Quant aux facteurs, ceux-ci ont été identifiés comme étant socio-culturels, psychologiques et potentiellement génétiques.

« En pratique, la peur intense de prendre du poids ou la volonté d’en perdre, associée à une distorsion plus ou moins importante de l’image corporelle, conduit à la mise en place de mécanismes d’hypercontrôle du poids allant de la restriction (quantitative mais aussi qualitative : tri des aliments) jusqu’à la régulation (vomissements, hyperactivité physique, recours aux diurétiques ou aux laxatifs).

En fait, le fonctionnement physiologique régule naturellement la perte de poids par des signaux favorisant l’appétit pour lutter contre cette dernière ; il semblerait que ces signaux soient dysfonctionnels dans le cas de l’anorexie », explique Corinne Chicheportiche-Ayache.

L’anorexie ne serait plus seulement un trouble psychologique mais intégrerait également des facteurs métaboliques !
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Un trouble aussi métabolique

Ainsi, l’étude estime que l’anorexie serait une association complexe d’un trouble mental et d’un trouble métabolique. Par ailleurs, l’anorexie peut être associée à des troubles de la personnalité et autres – troubles de l’humeur, phobiques, addictifs – qui peuvent être identifiés par un psychiatre.

Selon Corinne Chicheportiche-Ayache, il est encore trop tôt pour évaluer les conséquences des résultats de l’étude. Cependant, nul doute qu’il pourrait y avoir une évolution du traitement de l’anorexie dans le cas où ce trouble soit réellement reconnu comme ayant des facteurs métaboliques. Autrement dit, la prise en charge psychiatrique et le suivi nutritionnel pourraient dans un avenir proche être complétés par des traitements concernant le dysfonctionnement métabolique. Rappelons au passage que l’anorexie mentale est une maladie complexe et grave, touchant de 0,9 à 4,0 % des femmes et 0,3 % des hommes.

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