Une étude dévoile comment l’anesthésie atteint notre cerveau

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Nous connaissons évidemment les effets de l’anesthésie puisque ce procédé est depuis longtemps abondamment utilisé. Cependant, la science vient tout juste de comprendre le mode d’action des anesthésiants. En effet, nous savons désormais comment l’anesthésie atteint le cerveau !

L’anesthésie générale (AG) est un acte médical dont l’objectif est la suspension temporaire (et réversible) de la conscience et de la sensibilité douloureuse. Or depuis plus d’un siècle, le mécanisme cérébral de ce genre de perte de connaissance artificielle n’est connu qu’en partie. Des chercheurs australiens de l’Université du Queensland viennent de résoudre ce mystère dans une étude publiée dans la revue Cell Reports le 9 janvier 2018.

Il s’avère que les médicaments hypnotiques utilisés pour une anesthésie générale ont un effet bien plus important que celui de « suractiver » les GABA A – les neurotransmetteurs inhibiteurs du système nerveux central – et donc de causer un sommeil artificiel. Selon les chercheurs, les médicaments tels que le propofol ou l’étomidate (en injection) perturbent intégralement la communication neuronale du cerveau !

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Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont immobilisé la protéine nommée syntaxine 1A (STX1A), présente dans chacune des synapses du cerveau. Il s’agit justement de cette protéine qui est responsable de l’inhibition du processus par lequel les neurones communiquent entre eux.

« C’est assez surprenant que l’action puisse se produire sur les milliards de synapses dans le cerveau humain. L’effet est bien plus systémique que d’allumer ou d’éteindre un interrupteur de sommeil », a déclaré Bruno van Swinderen, principal meneur de l’étude.

L’étude a également permis de comprendre pourquoi certains patients ont communiqué à propos de déficits cognitifs suivant une anesthésie générale. Il s’avère que ceux-ci étaient pour la plupart des personnes chez qui la connectivité cérébrale – ou les liens entre les neurones – était fragile.

Enfin, les scientifiques poursuivent leurs recherches afin de déterminer à quel point l’efficacité des médicaments anesthésiants repose sur la perte de conscience pure d’un côté, et sur le blocage des synapses de l’autre. Le but ? Permettre l’élaboration d’une nouvelle génération d’anesthésiants.

Sources : Technology NetworksScience & Vie