C’est fait ! La Chine a lancé avec succès sa mission Tianwen-1 ce jeudi, direction Mars. Pour rappel, il est prévu de placer un orbiteur autour de la planète et de déployer un rover en surface. Une première pour l’agence spatiale chinoise.
Le 19 juillet dernier, une fusée japonaise lançait Hope, la première mission martienne des Émirats arabes unis (EAU). Place aujourd’hui à la très attendue mission chinoise Tianwen-1. La Longue March 5 – la plus grande fusée spatiale chinoise – a décollé ce jeudi 23 juillet à 06 h 41 (heure française) depuis la base de Wenchang, sur l’île de Hainan. Son lancement est visible en fin d’article.
Il est normalement prévu que la mission atteigne Mars en février 2021, après 55 millions de km parcourus. Cependant, le rover chinois restera attaché à son orbiteur pendant deux à trois mois avant de tenter un atterrissage sur Utopia Planitia. Cette vaste plaine, qui s’étend dans l’hémisphère nord sur environ 3 200 km, a déjà été explorée par les États-Unis dans le cadre de la mission Viking 2, en 1976.
Négocier l’atterrissage
Notez que, pour l’heure, la surface de Mars est un territoire exclusivement américain. La NASA y a en effet déjà déposé quatre rovers depuis la fin des années 1990. L’Union soviétique a déjà essayé de poser plusieurs atterrisseurs, mais aucun n’a survécu plus de quelques secondes à la surface. Deux tentatives opérées par l’Agence spatiale européenne (ESA) ont également échoué.
De son côté, la Chine a fait d’énormes progrès au cours de ces deux dernières décennies, envoyant un humain dans l’espace en 2003. L’Administration spatiale nationale chinoise se prépare également à lancer plusieurs missions pour construire sa propre station spatiale. Opérationnelle dans deux ans, elle doit remplacer l’actuelle ISS.
La Chine a également déjà envoyé deux rovers sur la Lune, dont l’un est actuellement en activité sur la face cachée. Sur Mars, Tianwen-1 bénéficiera évidemment de l’héritage technique de ce programme d’exploration lunaire chinois. Pour l’atterrissage, l’expérience de la NASA sera également prise en compte.
Celui-ci se fera en quatre étapes. Une fois séparé de l’orbiteur, l’atterrisseur profitera d’un freinage aéro-dynamique à travers la mince atmosphère martienne pour perdre environ 90% de sa vitesse, jusqu’à 460 mètres/seconde. Après cela, un parachute se déploiera pendant 90 secondes, suivi d’un freinage propulsif.
À une altitude d’environ 100 mètres, l’atterrisseur planera ensuite quelques secondes pour identifier de manière autonome un endroit sûr avant d’amorcer sa descente finale.
Les objectifs de la mission
Il est normalement prévu que le rover fonctionne pendant environ 90 sols martiens (1 sol martien dure environ 40 minutes de plus qu’un jour terrestre). Son principal objectif sera de sonder la distribution de glace d’eau dans les sous-sols.
L’orbiteur, en plus de relayer les informations échangées entre les opérateurs sur Terre et le rover lui-même, doit également mener ses propres observations scientifiques en parallèle pendant une année martienne (soit environ 687 jours terrestres). Son principal objectif sera de cartographier la structure géologique de Mars.
Source : AFP