Pour la première fois, une fusée imprimée en 3D s’est envolée dans l’espace

Relativity space fusée 3D
Crédits : Relativity space

Après deux tentatives avortées les 8 et 11 mars derniers pour des raisons techniques et météorologiques, la société Relativity Space a enfin lancé sa fusée entièrement imprimée en 3D. Il s’agissait d’une première. Le lanceur n’a pas réussi à atteindre l’orbite, mais les premières minutes de cette mission restent positives.

Relativity Space est une société aérospatiale américaine fondée en 2015 à Los Angeles, en Californie. Elle se concentre sur le développement de technologies de pointe permettant la production de fusées plus rapidement et plus efficacement que les méthodes traditionnelles grâce à l’impression 3D. Les matériaux composites avancés utilisés pour la construction de ces lanceurs les rendent également plus légers et plus résistants que les lanceurs classiques.

Relativity Space entend ainsi révolutionner l’industrie aérospatiale, au même titre que SpaceX il y a quelques années, en automatisant la production de fusées. De cette manière, la société pourrait en effet les rendre plus abordables et plus accessibles aux clients potentiels.

Conduite par Tim Ellis et Jordan Noone, la société Relativity Space s’est entourée de David Giger, ancien de chez SpaceX, pour développer la fusée Terran-1. Après quelques reports, le lanceur s’est finalement envolé pour la première fois ce mercredi 22 mars depuis Cap Canaveral.

Terran 1 relativity space
La fusée Terran 1 vue sur la rampe de lancement de Cap Canaveral. Crédits : Trevor Mahlmann

Une semi-victoire

Terran 1 a bien fonctionné au départ, notamment avec la première partie du vol pendant laquelle les charges structurelles sont les plus élevées sur une fusée. Les premier et deuxième étages se sont ensuite séparés avec succès. Cependant, quelque chose s’est visiblement mal passé peu de temps après. Après environ trois minutes de vol, Terran-1 n’a pas réussi à atteindre l’orbite comme prévu. Elle ne transportait aucune charge opérationnelle.

Malgré ce couac, la société préfère voir le verre à moitié plein. « Personne n’a jamais tenté de lancer une fusée imprimée en 3D en orbite. Et bien que nous n’ayons pas fait tout le chemin aujourd’hui, nous avons rassemblé suffisamment de données pour montrer que le vol de fusées imprimées en 3D est viable« , a déclaré Arwa Tizani Kelly de Relativity Space.

Effectivement, la société vient de franchir une étape majeure prouvant au monde entier que les fusées imprimées en 3D sont structurellement viables. Le fait que le lanceur n’ait pas réussi à atteindre l’orbite passe finalement au second plan. Il est en effet très courant pour une fusée de rater son premier envol.

À terme, le lanceur de trente-trois mètres de haut sera capable de livrer jusqu’à 1 250 kilogrammes de charge utile en orbite terrestre basse. Chaque lancement devrait coûter environ douze millions de dollars. Son cahier des charges est d’ailleurs déjà bien rempli. La société aurait en effet déjà signé des contrats de lancement de clients d’une valeur de 1,65 milliard de dollars.

Une partie de cet argent sera consacrée au développement d’un autre lanceur : le Terran R. Ce véhicule, également construit par impression 3D, sera plus puissant que le Terran-1 et capable de livrer jusqu’à vingt-deux tonnes de charge en orbite basse. Son premier lancement est prévu l’année prochaine.