L’amélioration de cette technique de désalinisation de l’eau de mer est source d’espoir

océan
Crédits : Pixnio

Des chercheurs sud-coréens ont trouvé le moyen d’améliorer significativement l’une des différentes techniques de désalinisation de l’eau de mer. Il s’agit d’une innovation permettant l’espoir d’un futur où l’eau potable resterait une ressource abondante et abordable.

La désalinisation, une réponse imparfaite

Si notre planète est en grande partie composée d’eau, l’eau douce, liquide vital pour les humains, représente seulement 1 % des 1,386 milliard de km3 d’eau qu’elle contient. Le reste se trouve dans les océans, mais sa concentration en sel est trop importante pour la consommation. L’eau douce est donc une ressource très précieuse et les enjeux actuels et futurs concernent naturellement l’approvisionnement des populations. Aujourd’hui, environ 500 000 personnes n’ont pas accès à l’eau potable et les « guerres de l’eau » ne font que commencer.

Toutefois, une pratique a fait l’objet d’un important développement ces dernières décennies : la désalinisation de l’eau de mer. Dans certaines régions arides telles que le Moyen-Orient, cette pratique est prépondérante, répondant à une certaine pénurie. Malheureusement, la désalinisation de l’eau de mer fait face à plusieurs obstacles. En premier lieu, nous retrouvons la production de saumure, des restes d’eau à forte concentration en sel. Or, il s’agit là de rejets polluant les océans. Par ailleurs, il faut savoir qu’il existe plusieurs technologies de désalinisation. Néanmoins, aucune d’entre elles n’est parfaite. En effet, certaines sont trop énergivores et d’autres ne sont pas assez efficaces pour une application à grande échelle.

Une équipe du Korea Institute of Civil Engineering and Building Technology (KICT) a publié une étude dans le Journal of Membrane Science le 1er avril 2021. Dans leur publication, les chercheurs affirment avoir trouvé le moyen d’améliorer l’une des techniques de désalinisation de manière significative : la distillation sur membrane. Dans les faits, le principe repose sur la séparation de deux poches d’eau, (salée/douce) par une membrane hydrophobe. Celle-ci empêche l’eau de passer mais pas la vapeur.

membrane dessalement eau de mer
Crédits : KICT

Une innovation capable de changer la donne ?

Ainsi, il est question de chauffer l’eau salée qui, en s’évaporant, va rejoindre l’eau douce sous forme de condensation. L’eau salée se transforme en eau douce, dépossédée de son sel et autres impuretés. Toutefois, les scientifiques ont rencontré plusieurs problèmes, dont une forte consommation énergétique. À cela s’ajoute une tendance au recouvrement progressif de la membrane par le sel et les impuretés. Ce qui nécessite donc son remplacement régulier.

Toutefois, les chercheurs ont mis au point une nouvelle membrane capable de filtrer l’eau de mer à hauteur de 99,99 % sur une durée de 30 jours. Or, les membranes classiques ont toutes les peines du monde à tenir plus de deux jours avant de voir apparaître des fuites. La fameuse membrane est fabriquée à l’aide d’une technique nommée « électrofilage coaxial », consistant à projeter deux matériaux pour obtenir une membrane non tissée dont les pores ont un diamètre maximal d’un micron seulement.

Grace à cette nouvelle membrane, l’espoir est permis. Toutefois, les scientifiques doivent désormais travailler sur une baisse de la consommation en énergie avant de pouvoir prétendre à une solution de désalinisation idéale. L’avenir nous dira donc si ces travaux permettront de pérenniser le côté abondant et abordable de l’eau potable et ainsi assurer un approvisionnement général efficace.