L’Amazonie pourrait avoir dépassé le point de non-retour…

Le fleuve Amazone vu du ciel - Crédits : Wikipédia

Une nouvelle étude expose comment la déforestation, le changement climatique, et d’autres facteurs pourraient pousser la forêt amazonienne, véritable poumon de la planète, au-delà du point de non-retour.

Les forêts du monde rétrécissent, l’Amazonie en première ligne. Selon une nouvelle étude publiée dans la revue Science Advances, 17 % de la forêt amazonienne aurait ainsi disparu ces 50 dernières années. Si l’on atteint le seuil de 20 %, la situation pourrait être catastrophique. Tel est l’avertissement de deux chercheurs, le Brésilien Carlos Nobre et l’Américain Thomas Lovejoy, qui ont entrepris d’établir concrètement ce « point de basculement ».

« Si le climat continue de changer, à cause de la déforestation ou du réchauffement global, il y a plus de 50 % de chances que la forêt amazonienne devienne une savane« , explique Carlos Nobre, prix Nobel en 2017, qui pointe du doigt les conservateurs au pouvoir, favorables au lobby agroalimentaire responsable de la déforestation. « La démocratie représentative ne fonctionne plus au Brésil. La majorité de la population brésilienne souhaite que l’Amazonie soit préservée. Pourtant aucune action politique n’est menée dans ce sens« .

Alors que la déforestation et la dégradation par le feu – qui permettent de nourrir les activités humaines (minières, agricoles, infrastructures énergétiques et de transport) – posent un risque imminent et grave pour la forêt tropicale, elle n’est pas la seule menace pour ces écosystèmes. Le changement climatique joue également un rôle majeur. La hausse des températures et la diminution des précipitations sont à l’origine de sécheresses importantes (en 2005 et 2010, l’Amazone a subi les pires sécheresses des cent dernières années). Celles-ci assèchent les cours d’eau, déciment les populations de poissons et provoquent des incendies de forêt, entraînant des bouleversements importants dans la composition des écosystèmes.

Par ailleurs, la dégradation du cycle de l’eau a un impact sévère sur la population humaine en Amérique du Sud. Car en plus d’abriter de 50 à 70% de la biodiversité mondiale ainsi que le plus grand bassin versant de la planète, rappelons que ce territoire accueille 30 millions de personnes vivant encore en grande majorité des services rendus par la nature amazonienne.

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