L’alcool détruit aussi les couples chez certains rongeurs

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Comme chacun sait, les boissons alcoolisées peuvent devenir un gros problème chez les couples humains. Une étude américaine estime que l’alcool est également un motif de rupture chez certains rongeurs.

Les recherches récemment relayées par le National Géographic et menées par Andre T. Walcott et Andrey E. Ryabinin de l’Oregon Health and Science University se sont intéressés aux campagnols des prairies (Microtus ochrogaster), vivant en Amérique du Nord. Il s’agit d’ailleurs de l’un des rares mammifères qui soit monogame. Cette étude a fait l’objet d’une publication dans la revue PNAS le 22 novembre 2017.

Les chercheurs ont rassemblé une centaine de campagnols des prairies et ont laissé tout ce petit monde former des couples. Ensuite, de l’alcool a été mis à leur disposition et les sujets ont été séparés en plusieurs groupes : un tiers n’ayant pas accès à l’alcool, un autre tiers où le mâle et la femelle pouvaient y accéder et dans le dernier groupe, seuls les mâles étaient autorisés à s’abreuver.

Premier constat : le campagnol des prairies (mâle ou femelle) semble très porté sur la boisson ! Par la suite, les mâles ivres ont pu faire le choix entre rejoindre leurs femelles non alcoolisées ou de rester avec les autres mâles également sous l’effet de la boisson. En majorité, les mâles ont fait le second choix. En revanche, pour les couples sobres ou alcoolisés, mâle et femelle ne se sont pas éloignés l’un de l’autre.

Les scientifiques ont alors découvert une autre conséquence de ce comportement, cette fois d’ordre biologique. Il s’avère que la substance grise périaqueducale (ensemble de neurones) des rongeurs sous alcool montrait une activité différente de celle des rongeurs sobres. Il faut savoir que cette matière grise est très fournie en récepteurs d’ocytocine, une hormone facilitant le lien social. Ainsi, les rongeurs sous l’effet de l’alcool ont été beaucoup moins aptes à se rapprocher de leur partenaire sobre. Boire seul chez les campagnols des prairies est donc comme chez l’Homme, un véritable problème.

Ainsi, étant donné qu’il s’agit là d’un comportement lié aux rongeurs mâles qui s’alcoolisent sans leur partenaire, la prochaine étape des chercheurs sera de comprendre si ce comportement est typiquement masculin ou non. En effet, la même expérience sera reproduite à l’inverse, c’est-à-dire que des femelles campagnols s’alcooliseront seules sans le mâle et leur attitude sera analysée.

Sources : National GeographicMashable