Les produits laitiers sont-ils vraiment nos amis pour la vie* ? Leur prétendue richesse en calcium permettrait-elle de prévenir l’ostéoporose ? Nombreuses sont les études scientifiques qui remettent le lait en question.
*Slogan créé par la filière laitière française dans les années 80.
Le lait n’est pas un aliment santé
Du fait de sa teneur en hormones bovines comme les estrogènes ou l’insuline, le lait de vache n’est pas un aliment adapté aux spécificités du corps humain. D’ailleurs, la plupart des occidentaux ont souvent beaucoup de mal à digérer le lactose, ce mauvais sucre. En France, cette intolérance concernerait 10 à 30% de la population selon les estimations, sans compter les personnes non informées ou non déclarées.
En plus de sa teneur en hormones animales, le lait de vache pourrait également favoriser les cellules cancéreuses en raison des facteurs de croissance qu’il contient.
Enfin, une vingtaine d’autres études scientifiques aboutissent aux mêmes conclusions : la consommation régulière de lait de vache pourrait favoriser le risque de développer un cancer de la prostate. Sans évoquer les problèmes cutanés.
L’humain est le seul animal à boire le lait d’une autre espèce
Pour satisfaire la gourmandise des humains, on demande aujourd’hui aux vaches, inséminées à outrance, de produire deux fois plus de lait qu’il y a quarante ans. Les veaux sont quant à eux arrachés à leur mère dès leur naissance pour ne pas gaspiller sa précieuse production. Le bouvillon nécessiterait en effet une importante consommation de lait pour sa croissance, passant de quelques grammes à 200 kilos en 6 mois. D’autant plus s’il s’agit d’un mâle : ne pouvant produire de lait, l’animal est alors destiné à l’abattoir.
Au bout de 5 à 6 ans, les vaches laitières, épuisées, sont elles aussi condamnées à finir leurs jours à l’abattoir. D’ailleurs, près de 40% de la viande de boeuf du commerce serait en réalité de la viande de vache laitière réformée.
Mais le lait n’est pas le seul produit laitier à blâmer. Le fromage n’est pas non plus irréprochable d’un point de vue éthique. Pour le fabriquer, il est courant d’utiliser de la présure, enzyme extraite du suc gastrique d’un veau ou d’un agneau, indispensable à la coagulation du lait. Le fromage n’est donc pas un aliment végétarien.
Le calcium contenu dans le lait ne préviendrait pas l’ostéoporose
Comme s’accordent à le dire plusieurs scientifiques à travers le monde, dont, entre autres, les français Henri Joyeux et Thierry Souccar, le lait ne serait pas bon pour les os. Une affirmation d’ailleurs admise par la plupart des experts indépendants d’Outre-Manche et d’Outre-Atlantique, synthèse internationale à l’appui (voir l’étude : Apport en calcium et risque de fracture). Le calcium contenu dans le lait ne réduirait ainsi pas le risque de fracture.
Mais pourquoi les recommandations officielles françaises résistent-elles donc ? Là encore, il faut aller voir du côté des lobbies, si ce n’est de la tradition culinaire, le lait faisant l’objet d’un certain attachement émotionnel.
Les pays les plus consommateurs de lait seraient aussi les plus touchés par l’ostéoporose
Les pays les plus consommateurs de lait de vache comme la France, l’Angleterre ou encore les États-Unis seraient aussi ceux les plus touchés par l’ostéoporose, cette maladie du squelette se caractérisant par un affaiblissement des os. À l’inverse, le Japon, nation peu habituée à consommer du lait, ne serait pas touchée par cette affection. Le médecin Jérôme Bernard-Pellet est convaincu de la fausse information, soulignant une fois de plus les observations cliniques :
C’est en Chine et au Japon, pays les moins consommateurs de lait de vache, qu’il y a le moins de cas d’ostéoporose.
La règle des trois produits laitiers par jour continuerait ainsi d’être alimentée par des spécialistes collaborant étroitement avec l’industrie du lait…
Des conclusions incohérentes
Selon les résultats de l’étude synthétique internationale portant sur la consommation de lait et le risque de fracture, (voir lien ci-dessus), « il n’existe aucune preuve d’essai clinique démontrant que l’augmentation de l’apport en calcium provenant de sources alimentaires prévient le risque d’ostéoporose » :
Les preuves selon lesquelles les suppléments alimentaires de calcium préviennent le risque de fracture sont faibles et incohérentes.
L’importance du calcium
Le calcium est un élément chimique appartenant à la famille des métaux alcalino-terreux, qui ne se trouve pas uniquement dans les produits laitiers. D’ailleurs, la dose quotidienne de calcium indispensable à la santé des os serait assez basse et facile à atteindre sans consommer le moindre produit laitier. Parmi les rôles majeurs du calcium :
- Formation osseuse et dentaire : aide à la croissance, au développement et à la solidité des os et des dents.
- Bonne coagulation sanguine : joue un rôle dans le processus de formation de caillots sanguins.
- Contraction musculaire
- Transmission nerveuse : le calcium joue un rôle clé dans la libération de neurotransmetteurs au niveau des synapses, facilitant ainsi la communication entre les cellules nerveuses.
- Régulation de la pression sanguine : influence la contraction et la relaxation des vaisseaux sanguins.
- Activation d’enzymes.
