Mines végétales : l’extraction de métaux par les plantes !

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L’économie mondialisée et la croissance démographique actuelle requièrent un besoin de métaux toujours plus important. Malheureusement, ces métaux industriels indispensables à la création de nouvelles technologies se raréfient. Généralement localisés dans des gisements riches et concentrés, les industriels se doivent d’exploiter de nouveaux gisements où la teneur en métal est plus faible et dont la surface est beaucoup plus importante. Face à ces pratiques destructrices, de nouvelles alternatives voient le jour. Parmi elles, il y a l’agromine, une nouvelle technologie visant à extraire les métaux par le biais de végétaux ! 

L’agromine est la filière agricole visant à cultiver des plantes hyperaccumulatrices de minéraux sur d’anciennes surfaces minières ou sur des sols à faible teneur en métaux ne pouvant être exploités d’une façon conventionnelle. Ces plantes spécifiques ont appris à vivre sur des sols fortement minéralisés et se sont adaptées en développant une intense capacité de stockage de métaux dans leurs parties aériennes. On peut observer une concentration de métaux jusqu’à cent fois plus importante dans ce type de végétaux que chez d’autres n’ayant pas cette capacité. Cette hyperaccumulation a été observée chez plus de mille espèces différentes et concerne plus de vingt minéraux tels que le nickel, le zinc ou encore l’aluminium.

Pour récupérer les métaux présents dans la biomasse végétale, les végétaux sont broyés puis brûlés. L’énergie produite par la combustion de cette biomasse est récupérée et les cendres obtenues traitées. Elles subissent un processus d’extraction spécifique des sels minéraux.
Les cendres peuvent détenir jusqu’à 20 % de nickel chez certaines espèces ! Les différents végétaux concernés se verront accumuler différentes concentrations de métaux qui sont parfois plus importantes que dans certaines mines. L’espèce Alyssum murale détient par exemple la capacité de stocker jusqu’à 3 % de son poids en nickel !

Crédits : Matt Lavin / Flickr / Photo d’un assylum murale

Développée dans les années 90 par le département d’agriculture des États-Unis, cette nouvelle technologie est maintenant appliquée dans plusieurs pays tels que la France, la Grèce, l’Autriche ou encore l’Espagne. Ce réseau européen d’agromine est supporté par l’Union européenne et est le lieu de plusieurs études financées par l’Agence nationale pour la recherche.

L’exploitation intensive de ressources minérales a entraîné la disparition de nombreux gisements concentrés. Les industriels se sont donc tournés vers d’autres terrains ne renfermant parfois que 1 % de métal ! Ce sont alors des sols vieux de millions d’années qui se sont retrouvés décapés et vidés de toute biodiversité. Une stratégie de restauration devient alors indispensable pour rétablir un équilibre des écosystèmes. L’agromine permettrait d’extraire de faible teneur en minerais, tout en préservant les sols.

Source : TheConversation, Agromine