L’AgenT ou le rat développant une maladie d’Alzheimer identique à l’homme !

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La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative affectant près de 900 000 Français. De nombreux traitements répondant avec succès chez des souris génétiquement modifiées se révélèrent être un échec chez l’homme. Les scientifiques s’interrogèrent donc pour créer un rat aux réponses physiologiques similaires face à la maladie. Dénommé l’AgenT, il permettra bientôt le développement de traitements bénéfiques à l’homme.

Les chercheurs du CEA, de l’INSERM, du CNRS et des Universités Paris-Sud et Paris Descartes sont fiers de nous révéler leur nouveau modèle d’étude de la maladie d’Alzheimer : l’AgenT. Ce rat peut imiter le développement de la maladie du début jusqu’à la fin ! Cette pathologie se caractérise par un long développement préalable avant les premiers diagnostics. Lorsque la maladie est décelée, grâce à l’apparition des premiers symptômes (perte de mémoire, du sens de l’odorat, de repères, etc.), les lésions sont généralement trop importantes et malheureusement irréversibles.

Ces dernières touchent à la fois l’environnement neuronal extérieur et l’espace intracellulaire. Elles se caractérisent par l’agrégation protéique de bêta-amyloïde, une protéine neurotoxique comprimant les neurones, et par l’accumulation intracellulaire de la protéine Tau, une protéine associée aux microtubules responsables du bon fonctionnement axonal et donc de la communication neuronale. En trop grande quantité, cette dernière comprime les neurones et altère le transport de l’information neuronale.

Crédits : CEA, INSERM, CNRS, Universités Paris-Sud et Paris Descartes/AgenT

Jusqu’à maintenant, les rats génétiquement modifiés utilisés au centre des études scientifiques sur la maladie d’Alzheimer n’exprimaient qu’un type de lésion à la fois, et ce, dès leur naissance. Ils n’étaient donc pas représentatifs du développement de la maladie. Jérôme Braudeau, coauteur de l’étude explique la démarche de l’équipe : « Notre idée a été tout autre. Nous voulions reproduire les deux caractéristiques pathologiques de manière “naturelle” au cours du temps. Il nous fallait ainsi laisser le temps à la maladie de s’installer progressivement pendant la phase silencieuse, moment au cours duquel des médicaments pourront être efficaces, quand il n’est pas encore trop tard. Pour cela, il nous fallait un modèle plus pertinent ».

Pour ce faire, les chercheurs mirent en place un transfert de gène via vecteur viral. Porteur des gènes responsables de la maladie d’Alzheimer, le vecteur fut inséré dans les neurones de l’hippocampe, une des premières structures cérébrales touchées par la maladie. Les scientifiques observèrent un développement pathologique similaire à l’homme. L’AgenT permettra bientôt aux laboratoires de tester leur médicament et de faire avancer les recherches thérapeutiques contre la maladie. Enfin, il permettra d’effectuer un diagnostic précoce et d’établir ainsi un meilleur suivi.

Crédit : AgenT Official / YouTube

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