Une scientifique examinant un échantillon d'ADN à côté d'un modèle d'hélice d'ADN

L’ADN révèle les secrets enfouis d’un site funéraire au Néolithique

L’analyse de l’ADN ancien a permis de percer les mystères d’un site funéraire néolithique. Les experts ont eu l’opportunité d’avoir un aperçu unique des pratiques sociales et des liens de parenté au sein de ces communautés anciennes. Grâce aux avancées technologiques en génétique, les chercheurs ont pu reconstituer des fragments de vie. Ils ont pu révéler des informations jusque-là inaccessibles sur les populations qui ont habité ces sites il y a des milliers d’années. Quelles informations particulières nous apportent ces découvertes ?

Des restes humains découverts dans le site funéraire de l’Aven de la Boucle

L’étude de l’ADN des restes humains retrouvés dans le site funéraire de l’Aven de la Boucle, a révélé des aspects fascinants. Les pratiques sociales du groupe néolithique découvertes sont totalement différentes. Elles montrent une nette préférence pour les hommes sur une période de près de mille ans.

Vous pouvez lire : Un temple maya dédié au Dieu de la Mort flatulent découvert au Mexique

Entre 5 600 et 4 800 ans avant notre ère, les corps étaient acheminés dans la grotte par un passage pavé. Certains étaient déposés sur un lit de terre jaune pour se décomposer avant que leurs ossements ne soient déplacés vers une autre partie de la salle.

Situé en bordure des Cévennes méridionales, ce gouffre constitue l’une des plus anciennes sépultures collectives connues dans le sud de la France. Découvert en 1954, l’Aven de la Boucle a commencé à être fouillé vingt ans plus tard. Elle a révélé les ossements de près de 75 individus ainsi que des milliers de fragments de céramique, des éléments de parure, et divers petits objets. Ce site garde encore une grande part de mystère, notamment sur les pratiques funéraires d’une époque qui n’a laissé aucune trace écrite dans cette région.

Les ossements appartiennent principalement à des hommes

Une équipe de chercheurs des Universités de Bordeaux et de Côte d’Azur a mené des recherches génomiques sur les ossements. Les conclusions selon lesquelles les hommes étaient préférés sur une période ont été confirmées. Ces analyses ont révélé que le site funéraire, utilisé sur environ 900 ans, regroupait principalement les restes d’hommes. Il y a été remarqué également une transmission marquée de la lignée paternelle. Trois individus sur quatre étaient des hommes, et les femmes retrouvées étaient souvent apparentées à d’autres individus. L’accès à la sépulture semble avoir été influencé par des liens de parenté, bien que les règles ne soient pas strictes.

Peu d’ossements féminins retrouvés

Les archéologues disposent de trop peu d’ossements féminins pour tirer des conclusions définitives. Le faible nombre de restes d’enfants reste inexpliqué, un phénomène déjà observé sur d’autres sites. Des analyses isotopiques pourraient éclaircir l’origine de cette population, qui semble être locale selon Mélanie Pruvost. Le site, l’un des premiers à avoir été fouillé avec une méthode rigoureuse d’enregistrement des données, pourrait encore révéler des surprises. Cette rigueur a permis de constater une continuité génétique dans la population malgré les différences culturelles observées dans les styles de céramique.

À toutes fins utiles, lisez : Pourquoi les anciens habitants de Taïwan arrachaient-ils leurs dents saines ?

Rédigé par Vincent