Il y a quelques mois, l’atmosphère de Mars a connu une expansion soudaine et a atteint environ trois fois sa taille normale, laissant les scientifiques perplexes. Plus récemment, des chercheurs ont finalement déterminé que cette expansion avait été déclenchée par une rare lacune, ou « vide », dans les particules chargées provenant du soleil. Ce phénomène de « ballonnement » s’est également produit au moins une fois sur Terre.
La fine atmosphère martienne
Composée principalement de dioxyde de carbone à environ 95%, avec des traces de gaz tels que l’azote et l’argon, l’atmosphère martienne est extrêmement ténue comparée à celle de la Terre. Elle représente seulement environ 1% de l’épaisseur de notre atmosphère.
On estime que Mars a perdu une grande partie de son atmosphère au fil des milliards d’années en raison de plusieurs processus, dont l’action du vent solaire. En effet, l’atmosphère martienne étant plus légère que celle de la Terre, et la gravité de Mars étant plus faible, la planète rouge aurait été plus vulnérable à ses effets. Ce flux continu de particules chargées provenant du Soleil aurait ainsi pu éroder lentement l’atmosphère de Mars au fil du temps.
Un autre facteur majeur est lié à la disparition du champ magnétique global de Mars. Contrairement à la Terre, la planète rouge n’a plus de champ magnétique global significatif pour protéger son atmosphère des particules solaires. Cela aurait pu là encore l’exposer à une érosion accrue.
Une magnétosphère qui « enfle » soudainement
Par ailleurs, le 26 décembre 2022, l’orbiteur Mars Atmosphere and Volatile Evolution (MAVEN) de la NASA, qui orbite autour de la planète rouge depuis 2014, a observé un phénomène fascinant. La magnétosphère, le bouclier magnétique de Mars, se serait en effet étendue vers l’extérieur sur des « milliers de kilomètres ». Cette expansion aurait alors conduit à une augmentation temporaire de l’atmosphère martienne, la remplissant d’air supplémentaire.
En analysant les données recueillies par la sonde spatiale, les scientifiques de MAVEN, d’abord perplexes, ont noté que cette expansion atmosphérique correspondait à une réduction significative, jusqu’à 100 fois, des particules du vent solaire atteignant l’orbiteur.
Normalement, le vent solaire exerce une pression constante sur Mars. Sa magnétosphère, ou ce qui en reste, agit comme un bouclier en repoussant le vent solaire et en déviant la plupart de ses particules autour de la planète. Ici, l’intensité du vent solaire ayant été drastiquement réduite, la magnétosphère n’a plus rencontré de résistance, ce qui a entraîné son expansion en s’étirant vers l’extérieur. En l’absence de la force du vent solaire, la magnétosphère a donc momentanément « gonflé ».
Ces observations fournissent ainsi des informations précieuses sur la dynamique atmosphérique de la planète rouge et contribuent à approfondir notre compréhension des processus qui régissent l’évolution de l’atmosphère martienne.

Des « lacunes » dans le vent solaire
Notez également qu’un phénomène similaire s’est produit sur Terre en 1999. Le vent solaire « a presque disparu » pendant trois jours (du 10 au 12 mai), ce qui a permis à notre atmosphère de gonfler jusqu’à 100 fois son volume normal avant de finalement retrouver sa taille précédente. Cet événement n’avait causé aucun dommage notable à court ou à long terme à notre planète.
Les chercheurs pensent que ces disparitions soudaines du vent solaire sont le résultat de rares lacunes dans les particules qui le composent. Ces écarts se produisent lorsque des particules inhabituellement rapides rattrapent ou dépassent parfois celles qui les précèdent, laissant un espace où le vent solaire se trouverait normalement.
