Selon une étude récente dans une quarantaine de lacs et réservoirs d’eau douce, la concentration en microplastiques y est si importante qu’elle peut dépasser celle du vortex de déchets du Pacifique Nord (ou septième continent).
Les océans, mais pas seulement
Les écosystèmes aquatiques sont très pollués par les déchets plastiques. Toutefois, si l’on croise souvent des déchets volumineux tels que des sacs et des bouteilles, la plupart sont en réalité des microplastiques. Ces microparticules proviennent de la dégradation lente des déchets plastiques solides. Dans les océans, ces déchets se concentrent abondamment au sein des gyres océaniques et forment logiquement des « continents ». Or, le plus imposant n’est autre que le célèbre vortex de déchets se trouvant dans l’océan Pacifique Nord.
Si les océans retiennent souvent l’attention concernant les déchets plastiques, les lacs et autres réservoirs d’eau douce sont également très impactés. Une étude publiée dans la revue Nature le 12 juillet 2023 traite justement de ce sujet. Pilotée par des chercheurs du Global Lake Ecological Observatory Network (GLEON), l’étude souligne en effet des niveaux de microplastiques très importants dans ces étendues.

Des microplastiques très présents dans les lacs
Selon les chercheurs, les échantillons prélevés dans tous les lacs étudiés contenaient des microplastiques. Or, certaines de ces étendues d’eau sont considérées comme des trésors naturels et des lieux de vacances très prisés. Toutefois, ils représentent désormais un lien fort entre les humains et les déchets plastiques. Les scientifiques ont surtout conclu que les concentrations en plastique dans ces milieux pouvaient dépasser celles du vortex de déchets du Pacifique Nord.
L’étude a en effet inclus des échantillons provenant de 38 différents lacs. Malheureusement, cinq d’entre eux affichaient des taux de microplastiques particulièrement alarmants : le lac de Lugano (Suisse/Italie), le lac Majeur (Suisse/Italie), le lac Tahoe (États-Unis), le Grand Stechlinsee (Allemagne) et le lac Mogan (Turquie). À l’inverse, les cinq lacs les moins pollués de la liste sont : le lac Avery (États-Unis), le lac Erken (Suède), le lac Wdzydze (Pologne), le lac du Bourget (France) et le lac Clinton (États-Unis).
L’étude montre clairement que plus la densité de population autour d’un lac est importante, plus la concentration de microplastique est élevée. Par ailleurs, parmi les sources de pollution les plus fréquentes, nous retrouvons les vêtements contenant des fibres microplastiques avec lesquels les personnes se baignent. Enfin, les chercheurs ont indiqué que les lacs les plus vulnérables sont également ceux dont le brassage et le renouvellement de l’eau sont faibles.
