Les lacs autour du monde sont bien moins profonds qu’estimé, et c’est une mauvaise nouvelle…

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L’estimation de la profondeur des lacs autour du monde n’était pas exacte jusqu’à aujourd’hui, selon des chercheurs américains et suédois. En effet, les lacs seraient moins profonds que nous le pensions, ce qui implique surtout une mauvaise évaluation de leur contribution au réchauffement climatique.

Dans le monde, il existe près de 100 millions de lacs dont la surface est supérieure à un hectare. Au total, ces derniers représentent 30 milliards d’hectares, soit 2 % des terres émergées. Cependant, leur profondeur (et donc leur volume), qui n’a pas de lien avec leur surface, est beaucoup moins facile à estimer et celle-ci peut énormément varier d’un lac à un autre. Le volume total des lacs du monde est alors compris dans une fourchette (un peu trop) large, à savoir entre 166 000 et 280 000 km3.

L’exemple le plus parlant est sans conteste celui du lac Érié (Amérique du Nord) avec ses 25 700 km2, 600 fois plus grand que le lac du Bourget (Savoie, France), tandis que sa profondeur est 4,5 fois moins importante que le lac français et ses 85 mètres.

Les chercheurs du Musée des Sciences de l’état du Minnesota (États-Unis) et de l’Université d’Umeå (Suède) ont récemment livré une estimation plus précise dont les détails ont été publiés dans le magazine américain Science le 17 mars 2017. Le haut de la fourchette est bien moins élevé qu’auparavant puisque les scientifiques estiment désormais que le volume total des lacs est compris entre 196 000 et 202 000 km3.

Cependant, la donnée la plus importante est la profondeur moyenne des lacs, revue indéniablement à la baisse en passant de 62 à 42 mètres. Il s’agit en somme d’une diminution d’un tiers. Les chercheurs se sont basés sur une nouvelle modélisation mathématique de la topographie terrestre ainsi que sur bon nombre de données cartographiques. Cette précision accrue a été possible avec l’amélioration de la représentation des reliefs, un affinage de la répartition des lacs ainsi que de l’évaluation de leur forme.

Ces travaux ne sont pas destinés à simplement mieux évaluer la profondeur des lacs, mais à comprendre ce que ces nouvelles données changent au niveau du réchauffement climatique. La contribution des lacs à ce phénomène mondial pourrait alors être revue à la hausse puisque les lacs sont en moyenne moins profonds. Il faut savoir que les bactéries anaérobies vivant au fond des lacs produisent du méthane, un gaz à effet de serre 25 fois plus actif que le dioxyde de carbone. Il s’avère que la quantité de ce GES libérée est alors plus importante dans les étendues d’eau moins profondes, ce qui donne une dimension préoccupante à cette estimation en baisse de la profondeur moyenne des lacs.

Sources : Science Mag — Science et Avenir