Pourquoi le lac russe Karatchaï est l’un des plus dangereux au monde

Crédits : Capture écran / Google Map

En Russie, dans les montagnes du sud de l’Oural, se trouve le lac Karatchaï. Mais vous n’aurez aucune envie d’y tremper les pieds, puisque ce lac est le lieu le plus pollué de la planète et donc, l’un des lacs les plus dangereux au monde.

Vaste de seulement 45 hectares et relativement peu profond, le lac Karatchaï, en Russie, dans la région de Tcheliabinsk (à 1 500 km à l’est de Moscou), est l’endroit le plus pollué au monde selon un rapport de l’institut américain Worldwatch sur les déchets nucléaires. La faute aux déchets radioactifs. En effet, en 1949, une usine de stockage et de retraitement a été mise en service tout près du lac. L’ensemble des déchets radioactifs ont alors été enfouis dans ce dernier.

On dit que dans les années 1990, si une personne restait sur ses berges plus d’une heure, elle était exposée à une dose de radiation de 600 röntgens, gage d’une mort certaine. Le lac a en effet pu accumuler durant toutes ces années 4,44 exabecquerels (ou EBq, unité de mesure des radionucléides) de radioactivité. Cela en fait un endroit aussi dangereux que Tchernobyl, où l’explosion du réacteur numéro 4 en 1986 avait libéré dans l’atmosphère entre 5 et 12 exabecquerels.

Une période de sécheresse dans les années 60 a entraîné l’assèchement de certaines parties du lac, ce qui a contribué à exposer en plein air et au soleil des isotopes radioactifs extrêmement nocifs comme le Césium 137 et le Strontium 90. En 1967, des vents violents ont également balayé la zone, libérant de poussières radioactives sur une zone d’environ 2 700 km². Au total, cet événement a été la cause d’irradiation de pas moins de 500 000 personnes, sans compter celles mises en danger. Suite à ces événements, et pour répondre au mécontentement des habitants proches de la zone, les autorités ont décidé de réagir. Dans les années 1980, environ 10 000 blocs de bétons ont donc été déposés au fond du lac, avec l’espoir qu’ils agissent comme une barrière empêchant les éléments nocifs de remonter à la surface.

Mais les effets de ces déchets radioactifs sur les êtres humains continuent à se faire sentir. Comme nous l’apprend Ouest France, depuis le début du stockage de ces déchets, « les anomalies congénitales ont augmenté de 25 % et les leucémies de 41 % », et le nombre de cancers chez les travailleurs et résidents de la région a augmenté de 21 %.

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