Une équipe d’astronomes s’appuyant sur 10 années d’observation du télescope Hubble a découvert que la Voie lactée semble absorber plus de gaz qu’elle n’en rejette. La source de cet excédent de matière reste pour le moment débattue.
Notre Galaxie pourrait être considérée comme un gigantesque organisme vivant. À l’intérieur, des étoiles naissent, évoluent et meurent, expulsant leurs gaz aux abords de la Voie lactée. Puis ce gaz est réabsorbé pour former de nouvelles étoiles. Ce « recyclage » permet normalement de maintenir une quantité de gaz à peu près équilibrée, mais de nouvelles observations faites avec Hubble suggèrent que notre Galaxie semble prendre plus qu’elle ne donne.
Pour en arriver à ces conclusions, des chercheurs se sont appuyés sur le Cosmic Origins Spectrograph (COS), installé sur le télescope Hubble. Cet instrument permet normalement d’étudier les structures à grandes échelles des galaxies, et de sonder leur évolution. Il a été utilisé ici pour effectuer un « audit » des gaz entrants et sortants dans la Voie lactée.
Les chercheurs se sont concentrés sur environ 270 prises de vues faites par l’instrument au cours de ces 10 dernières années. Pour faire simple – grâce à l’effet Doppler – plus le gaz s’éloigne, plus il vire au rouge. À l’inverse, plus il retombe dans la Galaxie est plus il devient bleu. Après analyses de 187 nuages, il est alors ressorti que notre chère Voie lactée présentait un excédent de gaz.
Une origine encore mystérieuse
Notre galaxie recycle sa propre matière, et semble donc également s’en procurer « ailleurs ». Mais alors, d’où vient ce gaz ? Andrew Fox, du Space Telescope Science Institute et principal auteur de cette étude publiée dans The Astrophysical Journal, suggère deux hypothèses.
La première est que notre Galaxie absorbe du gaz évoluant normalement dans le milieu intergalactique (principalement de l’hydrogène). Il est également possible que la Voie lactée puisse utiliser son grand pouvoir d’attraction pour « voler » des réserves de gaz dans des galaxies voisines plus petites.
D’autres études seront néanmoins nécessaires pour tenter de résoudre ce mystère cosmique. Les chercheurs tiennent en effet à souligner que leurs calculs ne se basent que sur un « instantané » de la Voie lactée (10 ans, c’est court). Difficile en effet dans ces conditions d’extrapoler ces taux de circulation de la masse dans le temps.
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