Une récente étude suggère que de nombreuses espèces animales semblent s’épanouir dans les zones abandonnées par l’Homme autour de Fukushima.
Nous savons que la nature a repris ses droits dans la zone d’exclusion de Tchernobyl. En l’absence de l’Homme, les loups, sangliers, visons, loutres et autres pygargues à queue blanche se sont très bien installés. Récemment, des chercheurs ont même signalé la présence d’un élan et d’un lynx eurasien dans ces contrées.
Qu’en est-il alors de la région de Fukushima, victime d’un accident nucléaire en 2011 ? Le biologiste James Beasley, de l’université de Géorgie (États-Unis), a mené l’enquête il y a plusieurs mois. Il détaille ses travaux dans le Journal of Frontiers in Ecology and the Environment.
Plus de 20 espèces répertoriées
Pour cette étude, le chercheur a placé des dizaines de pièges photographiques répartis sur trois zones distinctes. Une première zone où les humains sont complètement absents en raison du risque de contamination, une seconde zone où la présence humaine est restreinte, en raison d’un niveau intermédiaire de contamination, et enfin une troisième zone où la présence humaine est « normale ».
Au terme de 120 jours d’étude, le chercheur a compilé 267 000 photos d’animaux sauvages appartenant à plus de 20 espèces. La plus représentée était le sanglier (46 000 photos prises). Il y avait également beaucoup de lièvres japonais, de macaques, de faisans ou de renards, entre autres.
Il ressort également que les animaux étaient plus représentés dans la zone inhabitée par l’Homme. Sur les 46 000 photos de sangliers capturées, par exemple, 26 000 ont été prises dans cette zone, contre environ 13 000 dans la zone de présence humaine restreinte et 7 000 dans la zone habitée.
« Nos résultats représentent la première preuve que de nombreuses espèces sauvages sont maintenant abondantes dans la zone d’évacuation de Fukushima, malgré la présence de contamination radiologique », a déclaré le biologiste.
Des schémas comportementaux habituels
Outre la présence humaine, le chercheur a également déterminé que le type d’habitat (montagneux ou côtier) était le principal facteur influençant l’abondance des espèces évaluées, plutôt que les niveaux de rayonnement.
Le schéma d’activités de la plupart des espèces analysées semble également correspondre à leurs habitudes. Les ratons laveurs par exemple, qui sont des animaux nocturnes, sont toujours plus actifs pendant la nuit à Fukushima, tandis que les faisans, qui sont des oiseaux diurnes, sont toujours plus actifs la journée.
Les sangliers, de leur côté, sont plus actifs la journée dans les zones abandonnées par l’Homme. Et à l’inverse, ils sont plus actifs la nuit dans les zones fréquentées. Autrement dit, là encore, c’est principalement la présence humaine qui modifie le comportement de cette espèce.
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