Selon une rĂ©cente Ă©tude signĂ©e par deux chercheurs, les premiĂšres formes de vie terrestre ont peut-ĂȘtre produit de lâĂ©nergie grĂące Ă la lumiĂšre du Soleil en utilisant une molĂ©cule au pigment pourpre – bien avant lâavĂšnement de la chlorophylle. Si tel a Ă©tĂ© le cas sur Terre, alors la mĂȘme chose pourrait ĂȘtre observĂ©e sur dâautres planĂštes.
Pendant les deux premiers milliards dâannĂ©es de lâhistoire de notre planĂšte, lâatmosphĂšre Ă©tait riche en dioxyde de carbone et en mĂ©thane. Puis il y a environ 2,4 milliards dâannĂ©es, la teneur en oxygĂšne dans lâatmosphĂšre a considĂ©rablement augmentĂ©. En causeâ? Les cyanobactĂ©ries, capables elles aussi de photosynthĂšse. Nous savons que la chlorophylle absorbe les pointes de lumiĂšre aux longueurs dâonde de 465 nm et 665 nm (rouge et bleu). Câest pourquoi les plantes nous apparaissent vertes, celles-ci rĂ©flĂ©chissant cette couleur plutĂŽt que de lâabsorber. La lumiĂšre verte est pourtant trĂšs riche en Ă©nergie, alors pourquoi ne pas lâabsorberâ?
Pour les chercheurs, cette partie du spectre Ă©tait dĂ©jĂ utilisĂ©e lorsque les photosynthĂ©tiseurs Ă la chlorophylle ont Ă©voluĂ©. Les coupables seraient ainsi de petits organismes – des cyanobactĂ©ries – capturant lâĂ©nergie solaire avec une molĂ©cule appelĂ©e rĂ©tinal. Ces pigments rĂ©tiniens utilisĂ©s par les cyanobactĂ©ries absorbent la lumiĂšre verte et jaune et rĂ©flĂ©chissent la lumiĂšre rouge et bleue. Câest pourquoi ces micro-organismes apparaissent de couleur violette. Dans un premier temps «âla vieâ» aurait donc priorisĂ© le rĂ©tinal, la molĂ©cule Ă©tant plus simple, pour ensuite dĂ©velopper la chlorophylle, plus complexe mais plus efficace pour produire de lâĂ©nergie. Les deux systĂšmes photosynthĂ©tiques auraient ensuite Ă©voluĂ© ensemble pour finalement se complĂ©ter.
Partant alors du principe que le rĂ©tinal est une molĂ©cule plus simple que la chlorophylle, on pourrait donc la retrouver plus couramment dans lâUnivers. «âLes astronomes ont rĂ©cemment dĂ©couvert des milliers de nouvelles planĂštes extrasolaires et dĂ©veloppent aujourdâhui la capacitĂ© dâobserver les biosignatures de surfaceâ» à la lumiĂšre de ces planĂštes, explique Ă Livescience Shiladitya DasSarma, microbiologiste Ă lâUniversitĂ© du Maryland et principale auteure de lâĂ©tude. «âIl existe dĂ©jĂ des moyens de dĂ©tecter la vie verte depuis lâespace, mais les scientifiques devront peut-ĂȘtre aussi commencer Ă rechercher le violetâ».
Si ces organismes qui sâappuient sur le rĂ©tinal pour convertir la lumiĂšre en Ă©nergie Ă©taient effectivement prĂ©sents en densitĂ© suffisante sur une exoplanĂšte, la lumiĂšre rĂ©flĂ©chie par cette vie extraterrestre pourrait ainsi nous apparaĂźtre de couleur violette – ou pourpre, pour reprendre les chercheurs. En effet, celle-ci nâabsorbe pas les longueurs dâonde correspondantes aux couleurs rouges et bleu. Pour dĂ©tecter cette lumiĂšre rĂ©flĂ©chie, nous allons en revanche avoir besoin dâinstruments capables de dĂ©tecter ces biosignatures, comme le James Webb Telscope par exemple. Mais son lancement nâest prĂ©vu quâen 2021.
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