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La toxicogénomique, alternative idéale à l’expérimentation sur les animaux

Crédits : Wikipedia

En utilisant des cellules pour définir le niveau de toxicité de composés chimiques, des chercheurs ont obtenu des résultats similaires à ceux obtenus suite à des essais sur des animaux ou à des expositions d’êtres humains. Le procédé est donc une alternative crédible à ces pratiques.

« C’est la bonne direction. La toxicogénomique — le fait d’exposer les cellules à une substance et d’étudier la réaction des gènes — c’est la toxicologie moderne » explique André Menache, directeur de l’association de défense animale Antidote Europe, créée par des chercheurs issus du CNRS. Ce procédé, des chercheurs de l’Institut national de la santé de Bethesda aux États-Unis l’ont testé.

Ils ont ainsi étudié l’effet sur des cellules de plus de 10 000 composés chimiques tels que des pesticides, des produits chimiques industriels, des additifs alimentaires et des médicaments. Toutes ces analyses leur ont permis de compiler plus de 50 millions de données, lesquelles ont été combinées avec les caractéristiques des produits chimiques pour définir des modèles mathématiques reliant composés chimiques et effets sur la santé. « Un modèle est un ensemble d’algorithmes qui prend en compte les données in vitro et/ou des informations sur les structures chimiques et prédit la toxicité d’un nouveau produit chimique » précise Ruili Huang, en charge de l’étude.

Tous ces modèles ont ensuite été comparés à ceux précédemment obtenus suite à des essais sur des animaux ou à des expositions d’êtres humains, et leurs résultats concordent, présentant donc la toxicogénomique comme une alternative crédible et idéale à l’expérimentation animale. « C’est une excellente nouvelle », pour Brigitte Gothière, porte-parole de l’association de défense des animaux L214. « Le développement des alternatives à l’expérimentation animale pourrait sauver énormément d’animaux ». Chaque année en Europe, ce sont 11,5 millions d’animaux qui sont sacrifiés pour les expérimentations, et 11 % d’entre eux le sont pour des tests toxicologiques.

Crédits : Pixabay

Malheureusement, si l’efficacité de cette pratique est avérée, le défi est plus politique que scientifique. « Malheureusement, nous sommes toujours bloqués par la même vieille loi qui exige de passer par des tests sur les animaux », regrette André Menache. « Cela n’a aucun sens scientifique, la toxicogénomique est tout à fait performante. C’est politique. Le défi, ce n’est pas la technologie ni la science ». Un avis partagé par l’association PETA, « Seuls l’inertie, le conservatisme, la bureaucratie et l’argent, maintiennent, confinés dans de petites cages de laboratoire, des animaux effrayés et misérables ».

Source : levif