Il s’agit d’une innovation porteuse d’espoir concernant l’éventuelle arrivée de nouveaux traitements destinés aux personnes atteintes de dépression, tout en se passant des effets secondaires des antidépresseurs. Des chercheurs sont en effet parvenus à soulager les symptômes de la dépression par le biais d’un faible courant électrique alternatif.
Remplacer les antidépresseurs ?
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la dépression est un trouble mental courant qui touche mondialement plus de 300 millions de personnes. Il s’agit également de la première cause d’incapacité dans le monde. Or, il s’avère que les traitements de la dépression – les antidépresseurs en grande partie – seraient efficaces dans environ 70 % des cas.
Des chercheurs américains de l’UNC School of Medicine ont indiqué avoir mis au point une technique intégrant la stimulation transcrânienne à courant alternatif (tACS). Dans leur étude publiée par la revue Nature Translational Psychiatry le 5 mars 2019, les scientifiques ont expliqué avoir utilisé des électrodes placées sur le cuir chevelu de volontaires, permettant d’envoyer un faible courant électrique alternatif afin de stimuler des zones précises de leur cerveau.

Réduire les symptômes de la dépression
Par le passé, il a été démontré que les patients souffrant de dépression présentaient un déséquilibre des oscillations alpha. Ces ondes se situant entre 8 et 12 Hz sur l’électroencéphalogramme sont dans ce genre de cas plus actives dans le cortex frontal gauche. Par ailleurs, ces ondes sont en général plus fréquentes lorsque le cerveau se met à l’écart des stimuli sensoriels, visuels ou auditifs. Cela se produit par exemple lorsque nous fermons les yeux, rêvons ou réfléchissons.
Dans le cadre de l’étude, 32 patients souffrant de dépression majeure ont été mobilisés. Les chercheurs ont tenté de cibler les ondes alpha du cortex frontal gauche afin de les resynchroniser avec les oscillations alpha du cortex frontal droit. Le but ? Réduire les symptômes de la dépression en s’attaquant à l’asymétrie frontale alpha touchant les patients atteints de dépression importante.
Les volontaires ont été placés dans trois groupes : le groupe placebo (fausse stimulation), le groupe contrôle (séance de tACS à 40 Hz) et le groupe des patients traités avec une stimulation tACS à 10 Hz ciblant les ondes alpha. Chez les patients du dernier groupe, une baisse des oscillations alpha du cortex frontal gauche a été observée, ayant permis de synchroniser ces ondes avec celles du cortex frontal droit. En revanche, les effets de la thérapie ont été visibles après seulement deux semaines, mais ceux-ci sont très encourageants : 77,8 % des patients ont vu leurs symptômes dépressifs se réduire de moitié !
Sources : Medical News Today – Futura Sciences
Articles liés :