Grâce au survol de Jupiter par la sonde Juno, cette planète a livré de nombreux secrets concernant la dynamique de ses vents, et notamment une attraction variable ainsi qu’une sorte de vortex situés au niveau des pôles.
« L’orbite particulière de Juno, qui passe très près des pôles et des formations nuageuses est capitale pour les recherches sur le champ gravitationnel. C’est une mission unique, qui produit des données pour des générations de scientifiques » a expliqué Tristan Guillot de l’Observatoire de la Côte d’Azur dans une publication du Centre national d’études spatiales (CNES).
Le scientifique est le principal auteur de recherches dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature le 7 mars 2018, ayant pour base la mesure précise de la gravité de Jupiter grâce au travail de la sonde Juno. Plusieurs surprises ont été découvertes, comme le fait que l’attraction de l’hémisphère Nord est plus importante que celle de l’hémisphère Sud. En effet, cette planète sans surface a un champ gravitationnel variable !
Crédits : Tristan Guillot/Observatoire de la Côte d’Azur
Et voici d’autres faits étonnants : les bandes de nuages sont en fait créées par des vents qui prennent leur source à 3000 km de profondeur, des courants capables de déplacer jusqu’à 1 % de la masse totale de Jupiter – soit près de 3 fois la masse terrestre. Par ailleurs, les recherches ont permis de découvrir que pas moins de six vortex structurent Jupiter en son pôle Sud et neuf au niveau de son pôle Nord !
Selon Tristan Guillot, avoir « une représentation fidèle des courants de vent sur Jupiter » permettra de mieux comprendre « la composition des couches internes de la planète ». En effet plus en profondeur, la pression augmente et le champ magnétique variable interagit avec des vents en rotation à des vitesses différentes. Par ailleurs, bien que Jupiter tourne de manière uniforme dans son intérieur profond, les mécanismes semblent très complexes.
Sources: Science & Vie – Le Temps
