La situation des coraux est plus inquiétante que prévu

corail blanchi
Corail blanchi au large des côtes australiennes. Crédits : Wikipédia / J. Roff

Une récente étude suggère que le blanchissement des coraux sur la Grande Barrière australienne ne se limite pas aux organismes évoluant à de faibles profondeurs. Les récifs plus profonds semblent également concernés. Les chercheurs proposent alors d’étendre les mesures de protection.

L’océan absorbe plus d’un tiers des émissions de carbone de l’humanité. Mais plus d’émissions signifient donc plus de carbone assimilé par les océans, ce qui conduit à une acidification générale des eaux. Le corail est particulièrement vulnérable aux fluctuations de l’environnement. Une hausse des températures et une acidification des eaux mènent alors ces organismes à chasser les algues dont ils dépendent. On observe alors un blanchissement du corail, ce qui – en d’autres termes – signifie la mort de ces organismes (même s’il est parfois possible de s’en remettre).

On a longtemps supposé que les récifs se cachant plus profondément sous l’eau pourraient protéger les coraux, contrairement à ceux retrouvés plus haut, particulièrement vulnérables. Une récente étude publiée dans Nature Communications montre pourtant que ce n’est pas le cas. Pedro Frade et son équipe, de l’Université de l’Algarve à Faro, au Portugal, ont récemment analysé les coraux évoluant à une quarantaine de mètres sous la surface. Il en ressort qu’environ 40 % de ceux retrouvés à de telles profondeurs ont effectivement été blanchis suite à l’épisode particulièrement mortel de 2016. Sur ces 40 % de coraux, 6 % sont morts. Inquiétant donc, même si les chiffres sont moins désastreux que ceux enregistrés à faible profondeur, où le taux de mortalité à quasiment doublé.

« Notre étude a confirmé les graves conséquences du blanchiment sur les hauts fonds du nord de la Grande Barrière de corail, note Pedro Frade. Mais nous avons ajouté une information complètement nouvelle en étendant les enquêtes aux récifs profonds », qui « méritent probablement leurs propres initiatives de gestion et de recherche ».

Rappelons que les récifs coralliens sont un élément clé d’une bonne santé économique environnementale. Plus d’un million d’espèces animales et végétales y seraient associées, et ils accueilleraient également plus de 25 % des espèces de toute la vie marine. Un huitième de la population mondiale vit également à moins de 100 kilomètres de récifs, dont beaucoup dépendent pour se nourrir. Sans compter les revenus générés par le tourisme.

« La survie de notre espèce sur cette planète a une échéance. La question n’est pas de savoir si les humains disparaîtront un jour de cette planète, mais plutôt quand cela se produira, note le chercheur. La perte des récifs coralliens rapproche l’humanité de l’extinction sur cette planète ».

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