La sécheresse a-t-elle eu raison du peuple maya ?

temple maya el castillo
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Les anciens Mayas étaient un peuple innovateur, bâtissant des villes complexes à travers les plaines tropicales de la péninsule du Yucatán, et utilisant également l’une des premières langues écrites du monde. Malgré tout, la civilisation maya s’est mystérieusement effondrée entre le VIIIe et le IXe siècle. Pourquoi ? Les sécheresses pourraient avoir joué un rôle.

Le consensus général veut que l’effondrement maya fût entraîné par un certain nombre de facteurs, comme la maladie, la guerre et d’autres conflits sociopolitiques. Mais un facteur naturel pourrait avoir lui aussi contribué à tous ces problèmes : la sécheresse. Un épisode particulièrement sévère aurait en effet entravé la collecte d’eau potable, empêchant également l’irrigation des cultures. Cela aurait aussi pu favoriser la propagation de maladies et accroître la tension entre les dirigeants mayas et leur peuple.

« Nous savions déjà que la région était, à l’époque de l’effondrement de la civilisation, caractérisée par de graves sécheresses », explique à Gizmodo Fernando Gázquez-Sánchez, géochimiste de l’Université St Andrews en Écosse. « Cependant, notre enquête évalue l’intensité de ces périodes sèches ».

En analysant les sédiments du lac Chichancanab, dans la péninsule du Yucatán, les chercheurs ont en effet constaté que sur plusieurs décennies – et par rapport à aujourd’hui – les précipitations annuelles avaient diminué de 41 à 54 %. Les précipitations auraient même chuté de près de 70 % certaines années, écrivent les chercheurs dans leur étude publiée dans le magazine Science.

Les chercheurs se sont ici penchés sur le gypse, un minéral qui se forme au fond des lacs pendant les périodes de sécheresse. Ce faisant, il piège les molécules d’eau dans sa structure, les préservant efficacement comme un « fossile d’eau ». L’équipe a donc développé une méthode pour extraire cette eau millénaire et étudier les isotopes d’hydrogène et d’oxygène à l’intérieur. En période de sécheresse, les isotopes d’eau plus légers s’évaporent d’abord, tandis que les isotopes plus lourds restent piégés dans le gypse. En établissant quand ces isotopes lourds étaient plus communs, les chercheurs ont pu créer des estimations de précipitations et d’humidité.

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