La Russie lance un observatoire pour cartographier les amas de galaxies

amas galaxies
L'amas de la vierge. Crédits : Wikipédia

La Russie vient de lancer son observatoire Spektr-RG, un instrument à rayons X qui permettra de cartographier plusieurs dizaines de milliers d’amas de galaxies. De quoi mieux appréhender la structure de l’Univers.

C’est l’une des plus importantes missions scientifiques spatiales russes depuis l’ère post-soviétique. À la base, le télescope devait concurrencer Hubble dans les années 90. Mais faute de moyens, le projet avait été maintes fois retardé, puis annulé au début des années 2000. Depuis, l’agence russe s’est redressée, pour notre plus grand plaisir. Le projet d’observatoire de radio-astronomie Spektr-RG a donc été remis sur la table en 2011. Après plusieurs années d’élaboration, l’instrument a finalement été lancé ce samedi depuis le cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan. La mission devrait durer un peu plus de six ans, avec plusieurs objectifs en tête.

Amas de galaxies et trous noirs, entre autres

Il s’agira, d’une part, de cartographier jusqu’à 100 000 amas de galaxies, les structures les plus massives de l’Univers.

Dans le cosmos, nous savons que les étoiles se regroupent en galaxies. Mais il faut également savoir que les galaxies elles-mêmes se regroupent en amas, forcées par l’attraction gravitationnelle. Ces objets peuvent compter plusieurs milliers de galaxies. Le plus proche de nous, l’amas de la Vierge, situé à 50 millions d’années-lumière, contient plus de 2 000 galaxies visibles depuis la Terre. Ce n’est ici qu’un exemple. Il en existe des dizaines de milliers. Le but sera donc de les « placer » dans l’espace dans le but de cartographier la structure de l’Univers.

L’observatoire, sensible aux rayons x, aura également le pouvoir d’étudier certains des objets les plus extrêmes de l’Univers. Comme les trous noirs supermassifs, ou les étoiles à neutrons. Il sera également capable de nous en apprendre davantage sur l’évolution du cosmos et la nature de l’énergie noire, « visiblement » coupable de l’accélération du taux d’expansion de l’Univers.

Lancement de la fusée Proton Bloc DM-03, le 13 juillet 2019 à Baïkonour, Kazakhstan. Avec à son bord l’observatoire Spektr-RG. Crédits : Roscosmos

Sur place dans 3 mois

Pour ce faire, l’observatoire Spektr-RG, développé conjointement avec l’Allemagne (via le Max-Planck-Institute for extraterrestrial Physics), se positionnera à environ 1,5 million de kilomètres de notre planète sur le point Lagrange L2. Autrement dit, dans la zone lui permettant de rester stable grâce à l’attraction mutuelle de la Terre et du Soleil. L’instrument devrait arriver sur place dans trois mois environ.

Durant ce laps de temps, les instruments sont vérifiés par les équipes russes et allemandes. La mission se déroulera ensuite en deux temps. Durant les quatre premières années, le télescope balayera l’ensemble du ciel (chaque jour un degré différent) dans le but de répondre à ses objectifs. Durant les deux dernières années d’exploitation en revanche, la communauté scientifique mondiale sera consultée afin d’observer ponctuellement des objets à la demande.

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