Loin d’être un simple tamis, le système de filtration permettant à la raie manta de se nourrir est unique et très performant. Ce dernier retient les micro-organismes marins par le biais d’une sorte de tourbillon qui ne rencontre jamais de soucis d’encrassement !
Et s’il était possible de s’inspirer de la façon de pêcher de la raie manta pour développer certaines technologies ? Il s’agit justement d’une idée explorée par des chercheurs de l’Université d’État de l’Oregon (États-Unis), dans leur étude publiée le 26 septembre 2018 dans la revue Science Advances.
La raie manta se nourrit principalement de crevettes, de krills et autres petits crustacés. Elle y parvient très souvent en nageant à contre-courant avec la bouche ouverte afin de maximiser ses chances. Après avoir réuni ses proies au fond de sa gorge, la raie manta les avale via un système de filtration impressionnant.
« Contrairement aux dispositifs de séparation classique par tamisage, ces animaux réussissent à capturer des micro-organismes flottants plus petits que les fentes de leurs filtres », a expliqué James Strother, co-auteur de l’étude dans un communiqué relatant ces recherches.
Les chercheurs ont expliqué que les raies manta étaient capables de sélectionner du mésoplancton d’une taille supérieure à 500 micromètres (μm), mais également des microcrustacés (de 101 à 500 μm) ainsi que du zooplancton (100 μm) !
Le système de filtration de la raie manta prend la forme de réseaux parallèles de filtres en forme de feuilles formant un alignement. Lorsque l’animal est en mouvement, des tourbillons se forment dans sa bouche, et les micro-organismes sont entraînés puis retenus par les filtres. Il est par ailleurs important que la raie manta adopte une vitesse suffisante lorsque celle-ci avale ses proies, car une vitesse trop réduite ne permettrait pas la formation des tourbillons et les micro-organismes ne pourraient pas être retenus.
Les scientifiques réfléchissent à des applications industrielles de ce genre de procédé, car le système de la raie manta a un avantage de taille : celui-ci ne s’encrasse jamais ! En raison de la vitesse, les plus grosses particules finissent leur course au fond de la bouche de la raie manta et ne sont pas retenues par les filtres, sur lesquels celles-ci ne font que rebondir.
Ces recherches pourraient à terme permettre de développer des solutions concernant le traitement des eaux usées ou encore la pollution des eaux par les micro-plastiques, dont l’ampleur augmente d’année en année.
Sources : New Atlas – Sciences et Avenir
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