La poussière lunaire pourrait bien être un problème pour les futurs astronautes

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Les futurs astronautes qui passeront de longues périodes sur la Lune pourraient souffrir de bronchite et d’autres problèmes de santé en inhalant de minuscules particules de poussière, selon une nouvelle étude.

Dans les années à venir, plusieurs agences spatiales prévoient d’effectuer des missions en équipage sur la surface lunaire. Pour cette raison, de nombreuses recherches ont été consacrées aux éventuels effets sur la santé des missions de longue durée sur la Lune. La plupart des recherches se sont concentrées sur les effets d’un environnement de gravité inférieure sur le corps humain, mais selon une récente étude, l’exposition à la poussière lunaire pourrait également avoir un effet sérieux sur les poumons des futurs astronautes.

Parce qu’il n’y a pas d’atmosphère sur la Lune, la surface a été pilonnée par des météores pendant des milliards d’années, ce qui au fil du temps, aura créé une fine couche de poussière de surface connue sous le nom de régolithe. De plus, la Lune est constamment bombardée par des particules chargées provenant du Soleil : le sol lunaire devient alors électrostatiquement chargé et adhère aux vêtements.

Les premières indications que la poussière lunaire pourrait causer des problèmes de santé sont apparues au cours des missions Apollo. Après avoir visité la Lune, les astronautes ramenèrent avec eux un peu de poussière dans le module de commandement. Après en avoir respiré, l’astronaute Harrison Schmitt (Apollo 17) avait alors décrit des symptômes semblables à ceux du rhume des foins – éternuements, larmoiements et mal de gorge. Mais alors que ceux-ci étaient de courte durée, les chercheurs voulaient savoir quels pourraient être les effets à long terme de la poussière lunaire.

Pour tenter d’en savoir plus, Rachel Caston et son équipe, de l’École de médecine de l’Université de Stony Brook (États-Unis), ont exposé des cellules pulmonaires humaines et des cellules cérébrales de souris à des échantillons de sol lunaire simulé. Ils ont alors découvert que jusqu’à 90 % des cellules pulmonaires humaines et des neurones de la souris étaient détruits une fois exposés aux échantillons de poussière. Les résultats suggèrent que le fait de respirer de la poussière lunaire – même en quantité infime – pourrait constituer un risque sérieux pour la santé des astronautes. Cela inclut non seulement la Lune, mais aussi Mars et d’autres corps terrestres comme Mercure.

« Il y a des risques pour l’exploration extraterrestre, à la fois lunaire et au-delà, plus que les risques immédiats de l’espace lui-même », explique Rachel Caston. « Une exposition prolongée à la poussière lunaire pourrait nuire aux voies respiratoires et aux poumons, et augmenter le risque de maladies plus graves comme le cancer ».

Par conséquent, toute tentative visant à atténuer les risques liés aux missions habitées vers la Lune, Mars et au-delà devra prendre en compte l’exposition non seulement à la gravité et à la radiation, mais aussi aux sols chargés en poussière électrostatique. Outre la limitation de la durée des missions, certaines contre-mesures protectrices devront être incorporées dans les plans de missions de longue durée. Un sas pourrait, par exemple, pulvériser les combinaisons avec de l’eau ou un composé conçu pour neutraliser la charge, débarrassant ainsi la poussière des costumes des astronautes avant qu’ils ne pénètrent dans l’habitat principal.

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