Nous savions déjà que la pollution de l’environnement pouvait avoir des effets négatifs sur plusieurs générations concernant les systèmes reproductif, nerveux et respiratoire. Une nouvelle étude évoque un impact sur le système immunitaire.
Un nouveau lien établi
Les effets négatifs de la pollution environnementale courant sur plusieurs générations concernent également le système immunitaire. Cette conclusion a été apportée par Paige Lawrence, professeure d’immunologie et de toxicologie du centre médical de l’Université Rochester (États-Unis). La chercheuse a présenté ses recherches dans un communiqué du 2 octobre 2019, et ces dernières ont également fait l’objet d’une publication dans la revue iScience.
L’équipe ayant mené l’étude a exposé des souris enceintes à groupe de produits chimiques : les dioxines. Il s’agit de substances toxiques considérées comme des polluants organiques persistants dans l’environnement. Elles sont beaucoup utilisées dans l’industrie, par exemple dans la fabrication des pesticides, du papier ou encore l’incinération des déchets. Certains processus naturels peuvent également contribuer à leur production comme les éruptions volcaniques et les feux de forêt. De plus, ces mêmes substances peuvent parfois se retrouver dans l’alimentation.
Quels résultats ?
L’expérience a montré que les globules blancs ayant pour mission de protéger l’organisme contre les agents pathogènes étrangers ont été affaiblis. Cela s’est vérifié face à un virus de type influenza A (grippe). En revanche, ce n’est pas tout puisque les chercheurs ont découvert quelque chose d’encore plus préoccupant. En effet, dans le cas où une souris enceinte montrait des signes de réponse immunitaire affaiblie, sa progéniture en montrait également, tout comme les individus des quatre générations suivantes ! Selon les chercheurs, les dioxines impacteraient les gènes en s’accrochant à une protéine nommée AHR. Or, cela causerait une altération de la transcription des instructions génétiques et c’est cette même altération qui serait transmise aux générations suivantes.
Les chercheurs américains sont les premiers à faire un tel lien – qui ne demande qu’à être confirmé par d’autres études. À terme, ce genre de recherches pourrait nous en apprendre davantage sur le système immunitaire humain. Par exemple, ceci pourrait aider à répondre à la question suivante : pourquoi les vaccins ne sont-ils pas performants au même degré suivant les individus ? On pourrait alors considérer que la pollution représente un facteur de déficience du système immunitaire dès la naissance !
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